Globe-trotteuses, deux femmes et un record à battre

Il y a eu déjà deux BD sur la très célèbre Nellie Bly et son enfermement volontaire en 1887 dans un asile incognito pour un reportage vécu sur les mauvais traitements infligés aux malades (Pionnières, Nellie Bly et Nellie Bly dans l’antre de la folie de Carole Maurel). Cette fois c’est pour son défi incroyable, le tour du monde en moins de 80 jours qu’on la retrouve sur les traces de Philéas Fogg héros de Jules Verne bien sûr. The World va accepter ce fantastique challenge que sa journaliste, première grande reporter, lui propose. Sauf qu’elle a eu en face d’elle pas vraiment concernée au départ mais qui se prendra au jeu, Elisabeth Bisland envoyée pour la battre par le Cosmopitan. Tous les moyens légaux seront bons. Une partira vers l’Est, l’autre vers l’Ouest car voulant profiter de courants favorables. Un récit de Julian Voloj sur un dessin de Julie Rocheleau à qui l’on doit un excellent Fantomas

Le tour du monde de Nellie Bly et Elizabeth Bisland Un asile, Nellie Bly se fait enfermer pour mieux en décrire l’horreur, un reportage édifiant de dix jours qui fait sa réputation. Un pseudo pour Elisabeth Jane Cochran qui veut se lancer dans une autre aventure, battre le record de papier signé par Jules Verne dans le Tour du monde en 80 jours avec son héros bien connu Philéas Fogg. On veut la faire accompagner par un homme sous prétexte qu’elle ne parle qu’anglais. Elle refuse et son patron craque. Pulitzer va en prime tout payer. New-York-Londres, elle partira vers l’Est même si elle n’a pas de passeport mais le World est un leader de la presse. Elle l’aura. Une petite mallette et Nellie Bly embarque après avoir bousculé Walker rédacteur en chef de son concurrent Cosmopolitan qui a une idée évidente, envoyer aussi une femme faite le tour du monde et battre Nellie, si possible. Une autre Elisabeth au nom de Bisland pas très portée par l’aventure mais que Walker réussit à convaincre. Tandis que Nellie a le mal de mer vers l’Europe, Bisland prend le train vers San Francisco. Les deux galères peuvent commencer.

Globe-trotteuses

Autant dire que cela ne va pas être simple ni pour l’une ni pour l’autre. Pas d’avion, des trains ou des bateaux qui ont des problèmes d’horaires ou mécaniques en cette fin de XIXe siècle voyager n’est pas obligatoirement une partie de plaisir. Pour ces deux consœurs cela va être quand même une expérience au dessus de tout. Tout est vrai dans ce que raconte Julian Voloj. Des rencontres très variées comme celle de Nellie avec Verne, la célébrité aux étapes, un suspense qui va durer jusqu’au bout mais qui gagnera ? Audace, courage, un dépaysement à nul autre pareil, des articles par télégraphe, des pays à découvrir car le tourisme n’existe pas, ces Globe-trotteuses ont eu bien du mérite. On les suit sur le dessin de Julie Rocheleau qui a un petit d’air d’Aggie Mack avec un très vif plaisir.

Globe-trotteuses, Le tour du monde de Nellie Bly et Elizabeth Bisland, Éditions Dargaud, 29 €

Globe-trotteuses

Votez !