Soyons franc. Avec la parution du dernier recueil, le cinquième, des aventures de l’inspecteur LeBrock, Grandville Force majeure, il va nous manquer un rendez-vous incontournable et irremplaçable. Le héros de Bryan Talbot qui est à Paris en ce mois de septembre 2024 (des dédicaces pour ceux qui sont sur place) est toujours dans un univers uchronique merveilleusement fantastique où les Français grâce à Napoléon mais redevenus révolutionnaires sont les maîtres de l’Europe sauf que l’Angleterre a réussi à retrouver son indépendance. Grandville c’est Paris et on va aussi découvrir les débuts de LeBrock flanqué de celui qui sera un jour son adjoint, un blaireau futé, Ratzi. Le tout en couleur et avec un dessin toujours aussi parfait, précis et bourré de talent.
Un grand restaurant de fruits de mer et un attentat à la mitrailleuse. Il y a du cadavre à revendre et pendant ce temps là LeBrock est à la pêche. Au moins dans un cauchemar qui le ramène à sa jeunesse. Réveillé il est aux côtés de Billie qui attend leur enfant. Il est en retard et doit aller à Scotland Yard et sa gouvernante lui apprend qu’une fusillade a eu lieu au restaurant Stanley Cray. Ratzi est sur place et attend LeBrock. On avait fait évacuer la police du quartier avec un faux ordre. Parmi les douilles des cartouches de mitrailleuses il y a de petites plumes bleues. Cela pourrait être le gang des martins-pécheurs. Seule survivante Mlle Crustacea qui travaillait pour Cray le truand qui débarque. LeBrock l’avait envoyé en prison pour le meurtre de sa femme. La Presse a publié une photo de LeBrock en train d’agresser Cray et le patron de la police est en colère. Il le met en repos. LeBrock à Londres en profite pour se promener avec Billie qui l’amène au musée de cire de madame Tussaud sur Baker Street. Cray a pris en otage Feathers et sa famille qu’il accuse de l’attentat. Mais le coupable ce n’est pas lui.
Un retour en arrière chez Tussaud avec la statue de cire de celui qui a été le mentor de LeBrock, l’inspecteur en chef Stamford Hawksmoor, assez proche de Sherlock Holmes. Dès lors on a les débuts de LeBrock, ses dons de déduction. Élémentaire mon cher LeBrock pour une affaire qui double la première. LeBrock se raconte avec une scène d’anthologie au tribunal où il a lui aussi du Holmes dans ses démonstrations. Talbot passe de l’un à l’autre, Koenig le méchant du jour a une tête de dinosaure rouge pleine de dents, un vrai dur. LeBrock est sur le fil et ses proches des cibles. Pour un dernier épisode, Bryan Talbot a mis le paquet mais on se rassure, LeBrock a droit au bonheur. On aimerait bien le revoir quand même.
Grandville Force Majeure, Label Delirium, 25 €
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