Le retour de Bertille et Lassiter dans un one-shot qui cependant à des liens évidents avec le précédent et 13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter. C’est le très talentueux Eric Stalner que l’on retrouve toujours avec bonheur qui signe ce nouvel opus textes et dessin avec en toile de fond la toujours très curieuse boule rouge seule pièce colorée des pages. Le ton, les personnages ne sont pas sans rappeler un certain Michel Audiard même si la prune a remplacé la pomme. Cela va chauffer dans tous les sens du terme, les tontons flingueurs vont y aller gaiment, les malfaisants sous pression vont y laisser des plumes et Bertille Bertille est en pleine forme. On se souvient qu’à la fin des années 1920, le commissaire Bertille rencontre par hasard la jeune et riche Bertille de son prénom lors de l’apparition d’un étrange phénomène. Quarante ans plus tard, Jonathan Lassiter, jeune Américain un peu paumé fait la connaissance par hasard d’Edward dans un bar. Après une nuit mouvementée, il doit rapidement fuir le Nebraska et les États-Unis. Installé depuis quelques mois à Paris, il décide un jour de prendre un train pour la Bretagne à la gare Montparnasse, et tombe sur Bertille et Bertille. Ce brave Lassiter, un brin perdu va compter les points.
1966, dans un train le jeune américain Jonathan Lassiter rencontre dans son compartiment un couple sympathique, qui a voyagé en 1952 aux USA. Hasard ? Le courant passe quand arrive un petit binoclard à melon. De rouge vêtue, Bertille (son prénom) Bertille (le nom de son mari Louis) se présente. Ils sont mariés depuis peu après 40 ans de vie commune. Bertille, le mari a un doute, allez une certitude. Lassiter a des ennuis et le petit monsieur n’est pas net ce qui oblige le brave commissaire à la retraite à le menacer de son arme car le bougre est à coup sûr lui-aussi armé. Gagné et il va falloir qu’il se mette à table d’autant que le commissaire n’est pas patient. Ce qui amuse fortement sa chère et tendre. En colère Louis Bertille et l’autre ringard qui tente la corruption de fonctionnaire. Une tarte bien méritée. Lassiter est dans la choucroute, voudrait parler de son ami Edward. Voler un voleur n’est que justice.
Il neige sur le Lac Majeur, pointe rouge sur la Rolls, traversée hasardeuse vers l’île des Bertille. Les copains du commissaire (ex-barbouze gaulliste) ont pris en charge le binoclard qui a perdu ses lunettes. On progresse dans le château des Bertille où une grosse boule rouge semble monter la garde. Réunion au sommet et Lassiter raconte sa vie. Suspicieux le commissaire mais la cavalerie ennemie débarque. Va falloir ouvrir un nouveau front comme en 40. On se régale avec cette brochette de tordus qui va se faire pourrir. Jubilatoire, cadrage parfait, angles de vue pertinents, montée en puissance de feu inégalée, Fort Alamo en Bretagne. Le grand jeu, Eric Stalner a lâché les chevaux pour une chevauchée polar fantastique dans tous les sens du terme.
Bertille & Lassiter, Collection Grand Angle, 19,90 €
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