C’est un peu comme si Robinson était une femme mure et Vendredi un jeune Apollon mystérieux. Il y a longtemps que je t’aime c’est Crusoé revisité par Marie Spénale qui en fait un love story sur île déserte aux charmes envoûtants qui va permettre à un couple que tout aurait dû éloigner de se découvrir intimement et individuellement. Une narration tout en finesse basée aussi sur l’âge et l’amour appuyée sur de belles coupeurs pastels.
Naufrage, une femme en robe échoue sur une terre inconnue sous une pluie battante. Elle tombe su r une valise bourrée de Haribo. En trainant un bâton elle revient à son point de départ elle est sur une île et à priori seule. Début de survie, souvenirs du capitaine du paquebot et de son mari. Végétation luxuriante, où est Alain le mari quand elle, Annie, est tombée du radeau. Dans la valise du papier et elle lui écrit. Elle visite l’île, avec un éclat de verre coupe ses cheveux et aperçoit un superbe jeune homme en slip de bain qu’elle prend pour un aborigène. Il vit en toute liberté. Elle continue à parler en pensées à Alain et rencontre le garçon dans une cascade.
Un mélange très bien construit qui fait apparaître frustration, tentation, remise en question d’une vie, d’un amour. Le bel éphèbe ne dit pas un mot et évidemment rapprochement physique avec extase à la clé. Annie a le cœur qui fait boum. La suite est par contre surprenante agréablement, intelligente et fait tout le sel, l’authenticité de cet album où Annie va enfin vivre pour elle. Le dessin est lui aussi dans le ton de ce récit sensible.
Il y a longtemps que je t’aime, Éditions Casterman, 24 €
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