Un doublé belge de Spa à Bruxelles chez Anspach

On les suit de très près les éditions Anspach car c’est vrai on a un petit faible pour leur excellent travail éditorial et pour une culture très maîtrisée de la ligne claire. Sans tomber dans un panégyrique systématique (n’est ce pas Nicolas) on va en dire plus sur deux polars belges qui se déroulent à Spa en 1906 et à Bruxelles en 1965 où l’on en append beaucoup sur la Maison du peuple. Aux deux scénarios Patrick Weber (Cache-cache mortel à Bréhat), Olivier Wozniak (Ostende 1905) au dessin pour Spa, Baudoin Deville pour Bruxelles (Berlin 61). Du cousu main, très écrit.

Spa en 1902, le curieux Rubino quitte sa pension. A la Villa Royale, la reine sort sur son fauteuil roulant et Rubino la guette dans un bosquet pistolet à la main. Un inconnu l’empêche de tirer. 1906 gare du Nord à Bruxelles, le commissaire Hendrikus Ansor débarque d’Ostende du train toujours galant. Il n’aime pas les grandes villes et va chez le princesse royale Clémentine. Elle est soucieuse car on lui a volé une broche mais l’histoire remonte plus loin. A Spa où elle allait souvent elle a offert une épingle à cravate marquée à son chiffre au directeur du casino Monsieur Plancher. Qui lui a été volée d’après une lettre reçue signée de Pierre le Grand qui la fait chanter. Ennuyeux pour la bonne réputation de la Cour belge. Ansor accepte mais sait que la princesse ment. Au casino de Spa la concierge trouve le cadavre du directeur pendu. Ansor va au commissariat où il est fraîchement reçu. Il veut voir le corps car tous pense à un suicide. Plancher avait disparu et on le retrouve pendu. Cela fait désordre pour le détective qui rend compte à la princesse très proche de Victor Napoléon prétendant à la couronne impériale française. On se doute bien qu’une fois ces éléments en place ce bon Ansor digne émule de Poirot va avoir du travail. Très bien menée cette enquête avec en plus un retour intéressant sur cette famille royale belge dont le lecteur français ne connait rien.

Spa 1906, Éditions Anspach, 15,50 €

Maison du Peuple 65 commence à Venise en 1964. Dans un hôtel de luxe un certain Du Lac rencontre Serge Durand qui au congrès des architectes et techniciens des monuments historiques. Il a fait une découverte pour sauvegarder le Maison du Peuple à Bruxelles. Du Lac tue Durand avec lequel Kathleen la journaliste belge avait rendez-vous. Elle le trouve mort dans sa chambre. Tout fait penser à une crise cardiaque. La police n’est pas sûre de faire une autopsie. La jeune femme insiste et menace. Le soir à l’opéra de Venise elle est abordée cavalièrement par Sylvain Boergen, architecte liégeois qui lui reproche de se passionner pour des ruines comme la Maison du Peuple de Horta. Arrive Du Lac qui l’interpelle qui se dit attristé par la mort de Durand. Kathleen lui demande si il avait des ennemis. Car il devait lui donner des documents inédits sur la Maison, dont le testament de Horta. Au congrès la motion pour sauver la Maison est adoptée. Avant de rentrer à Bruxelles, elle va voir l’inspecteur italien chargé de l’enquête. C’est bien un meurtre. Reste aussi à savoir en quoi la Maison est une gène qui a poussé au meurtre. Ce dont on se doute très vite mais bon. Là aussi on découvre une partie de l’Histoire de Bruxelles. Kathleen est charmante, célibataire endurcie et journaliste de choc. On retrouve le très riche et documenté dessin de Baudoin Deville.

Maison du Peuple 65, Éditions Anspach, 15,50 €

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