Une visite quasi estivale sur une plage catalane, près de Barcelone dans les années 90. Une paillote au bord de l’eau comme de Carnon à Palavas, mais à Badalone la pollution avait atteint des records et l’environnement n’était pas des plus joyeux. Souvenirs d’enfance et la grande bleue pour témoin, Marée Haute est une bouffée nostalgique que souffle le récit et le dessin de Isaac Sánchez que l’on partage d’autant plus avec plaisir qu’on a aussi des souvenirs d’enfance avec plage et sable chaud. Histoire de famille au quotidien chaleureuse et sensible, vraie.
Isaac dans son lit écoute les vagues et la brise, une chanson permanent. Son père Andrès, géant moustachu débonnaire tient la guinguette, restaurant et piscine. On se bouscule aux toilettes que les touristes de passage utilisent sans consommer. Fatima sa sœur y travaille et Isaac pique les paquets de chips. Il tient la vente des glaces et dessine. Les moules ne sont pas de toute fraîcheur comme celles dont à besoin le père d’Isaac pour ses plats. Il y a aussi la vieille Encarnacion qui n’a plus toute sa tête, Basilio, Palmira la cuisinière et maman, Gervasio en cuisine. Raquel est amoureuse de Nono. Journée sous le soleil qui cuit les vacanciers sur la plage devant la guinguette. Isaac poursuit sa BD, Ecolmans, et la montre à Nono. Palmira fait les comptes. La guinguette n’ouvre que le matin et à midi.
Quelques photos d’époque et un dossier illustré scandent cette Marée Haute au ton très prenant. Pas d’esbroufe, de l’humour sans mélancolie, avec voyante et une réalité parfois difficile. Travail, économies mais tendresse, Isaac raconte Badalone, Andrès le paternel avec son katana. Banos Pleamar c’est 220 pages de bonheur pour Isaac et ses lecteurs, des petites touches où chacun a sa place, ses doutes, ses envies et ses joies au rythme des saisons. Isaac Sánchez a écrit des souvenirs d’enfance où pourtant le drame n’est jamais loin ou pas. Surprise.
Marée Haute, Éditions Dupuis, 23,50 €
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