Une histoire de vie, de courage et de combat pour vivre décemment, Un espoir ordinaire c’est une migration, celle de Carlos et de sa mère vers les USA depuis le Salvador. Ernesto Saade est né au Salvador et c’est l’histoire vraie du passage de son cousin Carlos qu’il raconte avec un talent narratif évident, alternances d’époques, choix de la couleur, des textes très travaillés, dessin clair, ce qui permet de suivre pas à pas cette migration à l’issue incertaine.
Un flashback en plein désert, un groupe et un jeune homme Carlos de 18 ans qui demande à une femme, sa mère un dernier effort. Dix ans plus tard, en 2017 Ernesto embarque pour Los Angeles et dans l’avion remplit pour d’autres passagers le formulaire de l’immigration US. A L.A. c’est Carlos qui l’accueille. Il lui rappelle combien il avait été étonné de son départ avec sa tante. Carlos va lui raconter comment s’est passé cette migration en 2006 depuis San Salvador, capitale du pays. Son père est séparé de sa mère et ne les aide pas. Sa mère veut partir pour les USA avec l’espoir de trouver un job correct et y retrouver son frère. Mais il leur faut un passeur. On est en 2007 et on leur présente Gilberto. Il faut payer cher. 7000 dollars qu’elle trouve. Carlos n’a pas le choix. Il ne peut la laisser partir seule. Pas d’adieux à la famille mais son père fait un geste bien que très inquiet. Départ à l’aube, le bus vers le Guatemala, la route va être longue et difficile.
La narration est particulièrement efficace et toutes les étapes sont autant d’épreuves où tout peut arriver. Rançons, groupes de révolutionnaires comme les Zapatistes, les migrants sont des proies faciles. Les conditions de transports sont rudes et la mère de Carlos ne sait pas nager. Il va bien falloir pourtant qu’elle se jette à l’eau. Leur guide a aussi son histoire. Le Mexique et la frontière US, qu’elle sera la fin ? Fort, émouvant et un témoignage qui est une leçon à méditer.
Un Espoir ordinaire, Éditions Steinkis, 20 €
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