Écoute s’il pleut, les voix du passé

La fin des années 50, une campagne encore authentique pas mise au cordeau avec ses vieux moulins et ses granges, le temps des vacances dans les sous-bois et les champs, le temps d’un bonheur si ce n’est oublié mais au moins détruit. Écoute s’il pleut c’est tout ça sous la plume de Rodolphe qui a sûrement connu ces moments et endroits privilégiés, le temps des secrets et des mystères sans écrans ou portables. Car son jeune héros Daniel va être face à l’impossible, rencontrer Paul qui a son âge mais qui ne peut être là, et pour cause. Trois moulins sous le crayon de Patrick Prugne pour cette histoire campagnarde aux superbes teintes et aux ambiances de marché de village avec 203 et fourgonnette 2 CV, DS ou Ami6, Kit Carson et Hopalong Cassidy.

Il chez sa chez la grand-mère et non loin du moulin de la Bée, celui de la Forêt enfin le plus curieux, celui que l’on appelle Écoute s’il pleut en ruines. Vacances calmes, solitaires et ennui. Un tour au marché, quelques illustrés et au retour un chat mort sur la route. Daniel décide de revenir et de l’enterrer quand le rejoint un jeune garçon, Pau dont il ne parle à personne. Raul revient et ils ramassent des mures avant d’aller au moulin où une très belle femme les accueille, la mère de Paul qui lui montre le couteau Suisse que lui a offert son père. Le moulin est en superbe état et le blé donne une belle farine. Mais attention sous la roue il y a un puits. Mais Paul disparait et Daniel parle de lui à sa grand-mère.

Écoute s'il pleut

On garde bien sûr tout le suspens qui est le fond même de l’histoire très bien contée par Rodolphe. Des indices de ci de là, une progression narrative qui met en place peu à peu les éléments du puzzle dont Paul est le centre. La guerre n’est pas encore très loin et c’est finalement l’adolescence de Paul, son passage à l’âge adulte que rythme l’eau du moulin. Avec une intrigue à la clé perspicace, un polar en fait campagnard qui ne dit pas son nom de suite. Le bruit et les voix du passé, celles que l’on entend à jamais. Un très bel album émouvant avec aussi tout le talent de Prugne.

Écoute s’il pleut, Éditions Daniel Maghen, 18 €

Écoute s'il pleut

5/5 - (3 votes)

Un commentaire

  1. Alexandre Gazaï

    je n’ai pas encore lu cet album, mais tous les albums de Patrick Prugne sont des pures enchantements !
    il y a une magie dans ses dessins !
    il ne faut pas bouder son plaisir.
    De plus ses planches originales sont hyper décoratives sur un mur ! de la peinture fine et émouvante !
    Heureusement qu’il y a encore des dessinateurs talentueux qui aiment les pinceaux et le papier !
    Grand merci.
    Alexandre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*