Il est dans les soucis le Tueur. Ça lui apprendra à avoir bon cœur et à sauver une jeune fille dans les ennuis en laissant cependant une cargaison de cadavres derrière lui. Il est désormais au service de la République et a aussi avec lui son officier traitant, Barbara. Dans le tome précédent il devait mettre fin à un trafic d’êtres humains. Dérapages ? On ne pardonne pas aux pros. Matz a toujours cette forte écriture polar en voix off. Luc Jacamon maîtrise comme d’habitude et on est embarqué dans cette aventure où les fauves sont lâchés.
Impossible de revenir en arrière. Mais il ne regrette rien le Tueur. Il a eu des problèmes avec les gardes du corps de sa cible. Et n’a rien dit sur la gamine à ses employeurs. Barbara non plus qui le suit dans sa fuite. Il a simplement voulu donner un coup de main à la jeune fille mais maintenant il faut se planquer mais il a abat avant Fontana et rejoint Barbara. Mais il a fait trop de dégâts et sa mission est arrêtée. La jeune fille n’a pas d’existence légale. Barbara pourrait lui trouver des papiers pour la faire rentrer dans un foyer. Ce qui déplait au Tueur. Pendant la nuit un commando débarque pour les abattre mais le Tueur a l’habitude et ne fait pas le détail. Blessé, il tue tous les agresseurs. Comment ont-ils su où ils étaient ? Fuir encore tous les trois, se fondre dans la foule, changer de look, se planquer dans un chalet perdu dans la montagne.
Un rythme toujours aussi soutenu sur une très forte écriture scénaristique et graphique. On ne se lasse pas du trio, Matz, Luc Jacamon et Le Tueur. Il y a de la complicité entre eux. Des questions et des réponses dans ce tome 2, des manipulations d’État, de très bons décors et des ambiances inimitables. Un point de détail et une erreur minime mais étonnante pour Matz. Il cite William Goldman dans l’album comme auteur d’Un Pont trop loin qui raconterait l’épopée en 44 en Normandie de GI’s US. Goldman a été en fait le scénariste du film Un Pont trop loin tiré du roman de Cornelius Ryan (Le Jour le plus long) qui reprend en détail l’opération manquée aéroportée en Hollande des Alliés Market Garden en septembre 1944.
Le Tueur Affaires d’État, Tome 6, Rigor mortis, Éditions Casterman, 12,95 €
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