Pour ceux qui ont encore quelque souvenirs et neurones leur permettant de se souvenir de leur jeunesse, celle des années soixante, bon enfant, et très joyeuse, même si on se battait en Algérie Le Temps des copains a été une série TV à succès (et oui déjà bien avant Friends) de 113 épisodes diffusés en 1961. Henri Tissot, imitateur célèbre de De Gaulle y jouait, Claude Rollet et bien d’autres. Qui dit copains dit aussi Salut les copains avec Daniel Filipacchi qui battait tous les taux d’écoute radio dès 1959 devenu un magazine aux Unes d’une rare qualité photographique. Bon, on en reste là et on se dit quand même que Jeff Pourquié dont on admire le travail avec Vincent Cuvellier en remette une couche sympa avec leur album Le Temps des copains, une sorte d’avant la lettre de la vie de futures stars comme Johnny, Eddy, Dutronc, Hardy.
1957, Piaf, Brassens, Bécaud à l’Olympia où les spectateurs cassent de joie les fauteuils, Les Compagnons de la Chanson et leur vallée de rêve, Trenet et la mer, Mariano, Dalida et Bambino, on chante en France. On a le poste à la maison, peu de TV encore. La chanson française n’a pas été encore atteinte par la déferlante US encore que Bill Haley avait pointé le bout de son Rock around the clock musique du film Graine de violence en 1955. Le jeune Hadi rejoint son copain Jean-Philippe revenu de Suisse. Il le fait le mur et les deux amis vont acheter de l’huile au détail. Retour à la maison chez Hadi. Pas de coca et un paternel qui a un vrai air d’un acteur de l’époque (dont le nom m’échappe). Jean-Philippe chante quelques mots en anglais. Le lendemain ils vont devant l’école des filles. Gérard, Jean-Pierre et les autres. Les Américains sont encore basés en France, excellent moyen pour Christian de se faire ravitailler en 45 Tours. Christian Blondieau (devenu Long Chris) ne sait pas encore qu’il sera parolier de Johnny puis bien après antiquaire au Village Suisse à Paris. On y ajoute un certain Claude Moine qui travaille au Crédit Lyonnais et chante du rock. Sacré Eddy.
On a vraiment du plaisir à retrouver ces copains. La nostalgie peut-être d’une jeunesse insouciante, heureuse, souriante. Dutronc, Françoise Hardy au Petit conservatoire de Mireille, Albert Raisner patron de la salle de concert Drouot, tout y passe sur le ton de l’anecdote, de relations entre potes qui au final ont une passion en commun, le rock, le blues et deviendront nos idoles. Un mode de vie, une rupture générationnelle, la prochaine aura lieu en 1968. Bien fait, sans pathos, mais touchant. Une histoire vraie d’ado qui sont allés au bout de leurs rêves.
Le Temps des copains, Éditions Casterman, 23 €
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