Du retard de chronique pour le tome 2 de l’Enfer pour Aube, avec retour sur la Commune de Paris en 1871, symbole des causes perdues et utopiques où les camps ont de curieuses alliances surtout financières. On va régler des comptes, venger des meurtres d’état et le tout sur fond de feuilleton bien scandé avec arrivée au début du XXe siècle par Philippe Pelaez au scénario et au dessin Tiburce Oger. Une Diane hors-la-loi un flic désabusé et de l’or planqué, Paris sera aussi de la fête sanglante de la fin de cet excellent diptyque au charme triste et noir.
Un homme se dévoile comme agent des Versaillais pendant la Commune où Thiers fait fusiller à tour de bras. Brunel rejoint le colonel Ducoroy dans son bivouac. L’or se barre à la Banque de France où on joue sur tous les fronts. La Commune ne l’a pas pillée mais veut trois millions en or, rien par rapport aux quatre milliards dans les coffres. Autant les détourner ces millions. Mais Brunel et Ducoroy vont avoir un grain de sable sous la forme du capitaine Levedec, un breton têtu qu’il faudra acheter. Ce qui semble improbable. Le convoi démarre escorté par Levedec et ses hommes requis soudain contre les Versaillais. Brunel reste avec Levedec, Gabriel guide l’attelage. Brunel attaque Levedec, blesse Gabriel et les chevaux s’emballent, le charriot bascule et éjecte les deux hommes, des sacs d’or tombe sur les quais. La Commune se meurt sur les barricades pendant que l’or est cachée par Brunel. Levedec confie sa femme et ses enfants dont la jeune Angèle à Gabriel.
On ne fait pas vraiment dans la romance mais c’est vrai que la tragédie de la Commune ne s’y prête pas. On suivra le destin de Levedec, d’Angèle, l’or le tout croisant celui de l’inspecteur Gosselin qui va lui aussi faire place nette. Jusqu’au Sacré-cœur symbole crémeux et moche de la répression. Oger a un coup de crayon infernal de talent et l’histoire une vraie puissance narrative dramatique.
L’Enfer pour Aube, Tome 2, Paris rouge, Éditions Soleil, 15,95 €
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