La Division Azul, des Espagnols (azul veut dire bleu comme les chemises de la Phalange franquiste) aux côtés des Allemands sur le front de l’Est dès 1941, c’est le cadeau de Franco, le dictateur, à son ami Hitler. Mais hormis les troupes au sol (au total près de 18 000 hommes volontaires) il y a eu aussi des pilotes dans la Première escadrille bleu. Ils se signaleront pas leur courage et leur efficacité, auront de lourdes pertes sur les 109 « prêtés » par la Luftwaffe. Le récit de cet épopée historique est signé Daniel Ortega avec Antonio Gil au dessin pour ce nouvel album de la très bonne collection aéro de chez Envergure.
Juillet 1941, le commandant Salas boucle la liste des ceux qui vont aller se battre avec lui en Russie. L’Espagne franquiste se range officieusement aux côtés de l’Allemagne et lui envoie des pilotes et des mécaniciens volontaires pour former une escadrille de chasse. Ils sont 113 en fin juillet prennent le train pour l’Allemagne, étape à Hendaye, Berlin en août avec entraînement dur, réceptions mais tests de pilotage, exercices. Les hommes de Salas s’en tirent bien puis direction la Russie, douze pilotes reçoivent leurs Bf 109. Leur base est Minsk. Première mission près de Smolensk en octobre 41 avec Salas, Allende, Ruibal et Alcocer.
Une très bonne et fidèle reconstitution du destin d’une unité qui n’a pas été du bon côté. Et qui a valu à l’Espagne soit-disant neutre après guerre une mise à l’écart de la part des Alliés. Les escadrilles bleues (une autre suivra après la relève de la première) seront en première ligne et honorées dans leur pays puisque le Franquisme durera aussi longtemps que le Caudillo. En termes de pilotes, de combats aériens, de courage, les Bleus ont montré leur valeur et étaient souvent des anciens Phalangistes qui déjà s’étaient battus pendant la Guerre d’Espagne en 1936. Le dessin est toujours aussi pointu et classe Antonio Gil parmi les meilleurs dessinateurs du genre.
La Première escadrille bleue, Éditions Envergure Clair de Lune, 22, 95 €
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