La fin d’un triptyque (avec du retard) qui a le sort dramatique de l’Alsace en toile de fond. On a vu dans les deux premiers tomes de Une Famille en guerre comment les invasions, les annexions à l’Allemagne depuis 1870 mais surtout au Reich en 1940 a été un source de conflits familiaux, de haine même. On pouvait être pro-français comme pro-allemand, on parlait, français, alsacien mais aussi allemand dans cette région frontalière qui avec la Lorraine a subi les coups de boutoirs de l’Histoire. Il n’ y a pas eu que des gentils en Alsace. Il y avait des SS alsaciens à Oradour. Chez les Engel on fait du vin et du bon car l’Alsace c’est aussi des crus réputés et la vigne doit vivre. Stéphane Piatzszek au scénario et Espé au dessin on su avec réalisme, honnêteté, transcrire les sentiments contradictoires parfois de l’une de ses familles touchée de plein fouet par le drame.
Jeff a tout lâché pour reprendre les vignes familiales. Il est malade qui plus est et la vigne en plein air ce n’est pas l’idéal. Ses parents viennent le voir. Jeff était un brillant ingénieur et son père s’insurge. Dido, fille de Fina, l’amène voir son grand-père François dans le coma. En 1944 c’est le début de l’enfer pour la famille Engel car la guerre est perdue mais des irréductibles nazis le refuse. Une rafle chez un ami de François qui se venge, sa sœur Fina enceinte qui est anti-nazi et menacée s’occupe de la vigne. François est rejeté par Clara et il refuse de croire que le Reich avec ses armes secrètes a perdu la guerre. Fina accouche, Alfred un petit garçon. François veut partir au front et s’engager dans la SS.
Pas d’issue, enrôlement de force, l’Allemagne est aux abois, les Ardennes, torture, le domaine, la Libération, le vin, ce dernier volet condense les drames de l’Alsace et le retour à la vie mais les traces subsisteront longtemps, de nos jours encore.
Une Famille en guerre, Tome 3, Mauvaise graine, Glénat, 14,95 €
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