On peut remercier Grand Angle d’avoir su avec talent porter en BD l’œuvre enchantée de Marcel Pagnol qui nous a quitté il y a 50 ans. Pagnol a bercé enfance et jeunesse de nombreux lecteurs et le plus souvent dans une famille on s’est passé le relais, d’une arrière-grand-mère avec La Gloire de mon père à Marius pour le petit-fils et à Manon des sources pour la fille. Vécu et donc impossible, en ayant eu la chance de le rencontrer en cure à Quiberon, de ne pas dire combien la collection qui lui est consacrée, qui compte à l’heure actuelle 13 récits et 20 volumes, s’enrichit de deux œuvres majeures du natif d’Aubagne, est incontournable. Initialement publié en 2020, Marius a été remis en vente en avril 2024 en version intégrale. Il accompagne la sortie de l’album Fanny (Avril 2024) et l’album César qui vient de sortir. La trilogie marseillaise est au complet et on notera aussi que les films sont eux-aussi disponibles sur france.tv.
Pagnol est tellement connu que souvent on connait par cœur ses textes. Ceux de la trilogie par exemple avec souvent en tête, c’est vrai, Raimu, Fresnay ou Orane Demazis dans les rôles titres. Stoffel, Scotto ont signé les adaptations sans trahir Pagnol. Pas simple cependant de faire revivre accent et ambiance que ce soit pour la trilogie ou le Schpountz et Topaze. Encore que, cher Stoffel, quelle idée vous a pris dans César d’envoyer Césariot à Palavas (belle vue de l’entrée du port) alors qu’il va dans la pièce à Cassis chez son ami Dromard ? On passe car il y a aussi de ci de là des aménagements nécessaires par rapport à l’original. Au dessin d’un album à l’autre on a Sébastien Morice, Winoc et Amélie Causse, Victor Lepointe.
César, c’est l’épilogue de la Trilogie marseillaise où tous les protagonistes se retrouvent. On connait tous par cœur l’histoire donc on ne casse pas vraiment le suspense. Il y a Césariot, Fanny, César qui de parrain devient grand-père, Panisse qui meurt en souriant, le curé Elzéar, Honorine, Escartefigue, Monsieur Brun et évidemment Fanny et Marius qu’on va soupçonner presque d’être un gangster. Le découpage est de qualité, les dialogues bien sûr du Pagnol dans le texte. Le melon trop petit, le chauffeur qui maquille le nom du bateau de Panisse (là aussi les douaniers ?), la partie de pèche père et fils, la colère de Fanny et l’attrape couillon, que du bonheur. Un grand final comme le titre le cahier en bout d’album. Quelques clins d’œil au film dans les décors ou Dromard qui ressemble à l’acteur qui joue son rôle. La boucle est bouclée, un vrai plaisir, encore que un autre Pagnol paraîtra en août prochain, La Fille du puisatier.
Marius, Grand Angle, 19,90 €
Fanny, Grand Angle, 19,90 €
César, Grand Angle, 19,90 €
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