On avait redécouvert que la France avait largement contribué à l’indépendance des USA, à leur création face à la puissance coloniale britannique. Mais comme dans toute révolution tout n’est pas rose, l’argent est le nerf de la guerre et au passage il y a quelques bonnes âmes qui en profitent pour se servir. Les trafiquants, c’est le thème de ce tome 2 de Liberté. Jordan Mechner le montpelliérain au scénario, Étienne Le Roux et Loïc Chevallier au dessin sont toujours à la manœuvre et on va voir comment un certain Beaumarchais flanqué de Lafayette vont être les maîtres d’œuvres du financement d’un indépendance qui aurait ou échouer.

A New York en 1776, on fait tomber les statues royales anglaises. Les colonies d’Amérique seront désormais libres et indépendantes. Sauf que tous ne sont pas de cet avis. A Paris Deane et reçu par Beaumarchais qui investit dans le mouvement, va voir le duc de Richelieu. Tout Paris connait Beaumarchais, épris de liberté et révolutionnaire avant l’heure, pour le Barbier de Séville mais a quelques soucis avec la Comédie Française. Deane le fait prévenir qu’à Bordeaux cinq navires sont prêts mais chargés de harengs qu’il faut payer pour y charger à la place des armes à destination de l’Amérique. Beaumarchais écrit au Congrès américain. Deane aimerait aller annoncer la nouvelle au roi de France. A New York on pille, et Washington se prépare à affronter les troupes anglaises. On trafique sur les équipements. Beaumarchais va voir le ministre de la guerre français qui lui conseille d’engager un type honnête pour ne pas se faire arnaquer quand il achètera des armes pour les futurs USA.

Rien ne va être simple. Le roi va s’opposer au marché, les Anglais à Long Island mettent une volée aux Insurgents. New York est tombée. L’indépendance pourrait voler en éclats. Surtout si la France reste neutre. Mais il ne faut pas non plus que les Anglais montent trop en puissance. Jeu de dupes, de trahisons, des rebondissement et La Fayette nous voilà. Beaumarchais a plus d’un tour dans son sac et on en est déjà au quoiqu’il en coute. Dessin de haut niveau très documenté.

Liberté, Tome 2, Les trafiquants, Éditions Delcourt, 15,95 €