Une femme pirate, oui il y en a eu, Ann Bonny a bien existé et sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Frank Bonnet membre de l’académie et des sciences de la mer au scénario et dessin lui redonne vie. Pas en fait très gaie ni facile loin des clichés sur les boucaniers ou les pirates à la Barbe Rouge. Daniel Defoe a parlé d’elle, de cette Irlandaise Anne Cormac devenue Bonny par mariage avec un drôle de requin, élevée comme un garçon par son père. On va la retrouver à Nassau au début du XVIIIe siècle pour les débuts d’une carrière qui gardera sa part de mystère tout en étant une épopée incomparable, épique que raconte avec fougue et talent Bonnet.
Nassau en 1718, épée au côté, Ann débarque et croise La Cabella qui gère un bordel de luxe. Ann Cormack sait qu’autour d’elle les loups vont tourner mais ne veut pas se prostituer. Un nouveau gouverneur anglais est arrivé, Woodes Rogers qui a mis fin à la république des corsaires et gracie les pirates qui le veulent. La Cabella prévient James Bonny un capitaine pirate de l’arrivée d’Ann qui sert dans sa taverne et ne se laisse pas faire. Bonny lui sauve la mise quand elle est agressée et va tenter de la séduire puis l’épouser. On dit qu’Ann aurait en Irlande poignardé sa gouvernante et a la lame facile. Ann accepte d »épouser Bonny. A condition qu’il fasse d’elle son quartier maître. Déguisée en homme Bonny l’embarque à son bord et la présente comme un cousin, Adam Bonny. Ann sabre à la main participe aux abordages mais trouve que son mari n’a pas d’ambition ni de courage. On va chasser le gros désormais.
Un cas cette Ann Bonny qui n’aura ni scrupule, ni faiblesse, trahie aussi, violentée, aura son navire, sera liée à Rackam alias Calico Jack qui s’est rendu au roi, fréquentera la haute société locale. Elle tuera sans pitié et va écrire comme elle le dit sa légende et de belle manière figure de proue nue de son navire. Elle avait aussi de l’humour. Un autre volume à suivre.
Ann Bonny, Tome 1, La louve des Caraïbes, Éditions Glénat, 17 €
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