Avec Jean Ray et les différentes adaptations de ses romans policiers en BD on est rarement déçu. leur classicisme est parfait, très cadré. Même si on a un faible indéniable pour la version de Harry Dickson en 1985, sur un scénario de Christian Vanderhaeghe et le dessin de Pascal Zanon diffusée par Dargaud éditée par Art et BD (publié dans Midi Libre). Il n’y avait que les dialogues à l’argot parfois difficile à comprendre. Il y a eu ensuite Soleil qui a pris le relais sur un scénario de Richard D. Nolane, au dessin Olivier Roman et aux couleurs Alain Sirvent. Et enfin Dupuis qui en est au tome 2 de ses aventures d’Harry Dickson après un Mysteras, ennemi mortel du détective moins esthétique que la belle mais cruelle Araignée des premiers volumes de Zanon. On retrouve au scénario Doug Headline et Luana Vergari, Onofrio Catacchio au dessin. Rien ne change, l’œuvre de Jean Ray est très copieuse, teintée de fantastique et de puissances occultes, de malédictions et d’énigmes troublantes que Harry et son copain Tom Wills se font un plaisir de résoudre.
Un tribunal de juges en cagoules, le millionnaire Hamilton devant eux qui croit faire un cauchemar. La Cour d’épouvante n’est pourtant pas un mirage. Hamilton va à Scotland Yard et tombe sur Harry Dickson qui se charge de l’enquête car le cauchemar d’Hamilton s’est répété. C’est sa fortune qu’on lui demande même si à chaque fois il se réveille dans son lit et que lors de la dernière audience il a a été torturé à l’électricité. Hamilton doit mettre sa fortune dans un sac et le jeter à la mer. Sinon il sera exécuté. Son médecin est certain que c’est criminel et peut-être l’œuvre d’un familier. Dickson décide d’aller s’installer chez lui. La nuit, attiré par une lumière lointaine il s’éloigne de la résidence, découvre une église en ruines et un cierge à moitié consommé. Un message lui demande de rentrer d’urgence à Londres car son ami et compagnon d’enquête Tom est très malade.
Il faut bien comprendre qu’avec Harry Dickson on est dans un autre monde, comme celui d’un autre classique Le Saint de Leslie Charteris. On pourrait le rapprocher de Holmes mais Jean Ray n’a pas la plume de Doyle. Reste qu’on se laisse embarquer dans ces péripéties qui ont aussi quelques points communs avec Blake et Mortimer. Un duo avec Dickson le maître et Tom le factotum, un méchant récurrent, on est dans du feuilleton qui peut aussi introduire une part d’ésotérisme. On a en prime le policier ami des héros comme dans les autres titres cités plus haut. On ne s’ennuie pas, la science fiction ou pas fait de la figuration sur fond de ligne claire bien menée par Cattacchio. Un bon dossier sur les origines de Dickson en fin d’album.
Harry Dickson, Tome 2, La Cour d’épouvante, Éditions Dupuis, 15,95 €
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