Un manuel de géographie du IIe siècle après J.C. recense un bon nombre de villes antiques. Bien plus tard on les cherche et une seule est reconnue. Dans le lot il y avait Carthago Vetus introuvable qui montrerait sans être un génie mais grâce à son son nom que Carthage est venue faire un tour en Hispanie près de Tarragone et de Castello en Catalogne. On trouve Carthago un peu partout mais sans preuve certaine. C’est à sa recherche que convie Oriol Garcia Quera (Le Seigneur de Castellet) dans cet album très agréable où le dessin cligne un peu vers Juillard et où la quête de la cité est dans la lignée d’un Blake et Mortimer.
Été 1776, on pense que Vilafranca est Carthago Vetus. Pas le père Pasqual qui monte vers les ruines d’un château médiéval. Il rassemble des antiquités pour son ami Papiol qui l’accompagne. Ils arrivent aux ruines d’une muraille qui possède une pierre aux huit angles. L’abbé du coin est dans une église paumée et en ruine, ramasse les pièces anciennes pour survivre. Une vieille citerne pourrait contenir des vestiges. L’étude des pièces permet de remonter avant l’époque médiévale. On voit aussi que la muraille a été construite en strates différentes qui correspondent à des époques diverses, carthaginoise en bas, romaines ensuite et enfin le Moyen Âge. Ce qui pourrait prouver que ce sont les restes de Carthago Vetus, la cité perdue. Une ville aussi grande que la Barcelone antique.
Une première approche par Jaume Pasqual et les recherches continuent en 1877 sur le site qui a été largement fouillé, profané. On y trouve des fossiles marins. Mais des doutes subsistent. En histoires courtes entrecoupées de dossier, Oriol Garcia Quera poursuit son étude très documentées, illustrées qui est un vrai jeu de piste avec une part romanesque. Tout est clair et très agréable à suivre. Alors ville ibérique ou carthaginoise ? Ibérique à coup sûr. La ville perdue va le rester encore aujourd’hui.
Carthago Vetus, La cité perdue, Éditions Idées Plus, 16 €
Superbe album et superbe article, bravo aux artistes.