On croyait tout savoir sur Pilote Mâtin quel journal, qui a bercé nos très jeunes années dans la foulée de Spirou. On s’en souvient toujours au tout début des années 60, de Blueberry à Gotlib mais avant que Pilote ne soit il y a eu plein d’aventures et un projet qui remonte avant-guerre, celle de 1939. Aux commandes de Pilote la naissance d’un journal on trouve Christian Kastelnik qui porte ce projet depuis 20 ans, Clément Lemoine, Michel Lebailly et le toujours indispensable au grand savoir, Patrick Gaumer. Une somme ce Pilote, bourré de détails, d’illustrations. Pilote c’est vrai, a balayé le monde de la BD, lui apportant énormément. Mais la naissance n’a pas été simple. On aura comme le font les auteurs en ouverture une pensée émue et affectueuse pour Guy Vidal qui a tant fait pour Pilote.

Une préface de Christian Godard qui a fait partie de Pilote dès le numéro zéro, celui avec lequel on va tester le journal. Il y signera des séries . François Clauteaux posera les premières pierres de Pilote. On se souviendra de Benjamin dirigé par Jean Nohain (pionnier des grandes émissions de TV comme 36 Chandelles). Clauteaux voulait être journaliste, la guerre. Il y aura un Pilote en 1944 mais qui ne démarrera pas. On remonte la seconde moitié du XXe siècle. Champion, autre titre, le Journal de Rodolphe, la BD franco-belge s’impose. Troisfontaines et Goscinny, Uderzo, Pistolin, Risque-Tout, on croule sur en fait les ancêtres de Pilote. Dupuis, la World, des auteurs en révolte en 1956 et l’épopée Edi-France.

Pilote c’est une vraie aventure éditoriale. 320 pages la raconte. Didactique, avec des BD inédites, des fiches techniques, il a fallu aussi trouver le financement et multiplier les numéros d’essai. On en retrouve les maquettes. Marc Laurent précède Tanguy. Les Pirates des Caraïbes sont en mer avant d’en être les Démons. Pilotorama et Astérix évidemment, le succès, les orages de 1968, Georges Dargaud aux manettes. Le numéro 1 titre « ça c’est un journal » le 29 octobre 1959. Pilote va entrer dans la légende.

Pilote la naissance d’un journal, Éditions La Déviation, 50 €