Deux ouvrages qui sortent de l’ordinaire, se ressemblent et embarquent dans une féérie coloré ou pas. Les auteurs sont des incontournables, Cyril Pedrosa et Emmanuel Guibert, même format, même pagination et sous jaquette. Collection commune lancée par Dupuis au sein d’Aire Libre. Artbook non, récit oui, graphique avant tout, sincère et enlevé. Journal d’une bataille pour Pedrosa plus angoissé que Légendes de Guibert, la mer à la campagne, dessins où il observe.
Cyril Pedrosa raconte une tranche de sa vie, cinq dessins improvisés par mois de juin 2022 à décembre 2023, format imposé. But du jeu ? Une fresque de 135m de long, un chemin-récit comme le dit Pedrosa exposé en avril 24. Des textes se joignent aux dessins, compliqués, sincères. Des fils de couleur, pour des danses endiablées qui rebondissent de mois en mois. Tout commence bien mais le vertige est bien là. Alors illustrations, dessins qui s’appuient sur des lignes. Pedrosa a passé un cap. On est à la fois éblouit, conquis, dérouté, admiratif. Dérouler ses pages sont autant de flashes qui ne peuvent que laisser une belle trace.
Journal d’une bataille, Éditions Dupuis Aire Libre, 45 €
Pour Emmanuel Guibert, c’est un récapitulatif de trente ans de regards qui ont donné vie à des dessins. Des Légendes de la mer à la campagne. Un édition revue et augmentée sous une nouvelle livrée de La Campagne à la mer parues en 2002 et 2007. Des extraits des carnets de croquis de l’auteur pour se souvenir, chaque dessin pour Guibert est solitaire. Deux pages de préfaces et on entre dans son monde parfois bucolique, de belles vaches, des arbres en feuilles. Quelques lignes champêtres, des hommes, des femmes, la plage, un suivi graphique étonnant, plein de vie dans lequel on ressent un vif plaisir visuel comme intellectuel.
Légendes, Tome 3, La mer à la campagne, Éditions Dupuis Aire Libre, 45 €
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