Un samouraï noir a bien existé, Yasuke venait du Mozambique et était esclave au Japon. Avec Hitomi on dépasse le destin connu de cet homme après la fin de son histoire connue quand le seigneur qu’il servait est mort. HS Tak au scénario et Isabella Mazzanti au dessin ont signé un comics mémorable assez proche en fait d’une BD classique. Le héros et surtout sa disciple forment un couple de légende que l’on suit avec un vrai plaisir dompté, séduit par la force du récit et la qualité du dessin.

1590 au Japon une jeune fille Hitomi cherche un samouraï à la peau noire. Un moine peut la renseigner mais ce ne sera pas gratuit. Elle lui explique qu’il est passé par la ferme de ses parents et qu’il a massacré sa famille sauf elle. Son but est de le retrouver et de lui arracher son âme comme il a pris la sienne. Mais pour cela elle doit avant lui dit le moine devenir son égal. Dans la province de Musashi le samouraï noir se bat au sumo et perd. Il fait partie d’un spectacle itinérant. La jeune fille se joint à un petit pêcheur. Dans un convoi un samouraï lui apprend que celui qu’elle cherche se nomme Yasuke et qu’on ne l’a plus revu. Agressée Hitomi tombe dans un lac gelé et est sauvée par le fameux samouraï. Elle l’accompagne sans rien lui dire. Pour aider un paysan Hitomi accepte de tuer le loup qui décime son troupeau et demande à Yasuke de la former.

Une quête où se mélange vengeance, reconstitution historique, affection, un Japon de légende, et un duo improbable qui emporte une adhésion totale. Retour sur le vrai passé de Yasuke, le grand format des pages, le découpage très cinématographique est impressionnant. On y ajoute une part de philosophie, de violence latente, de justice à coups de katana. Il y a des pages superbes et le surnom terrible de Yasuke, le cauchemar. Un album marquant avec une fin que l’on ne pouvait que souhaiter.

Hitomi, Éditions Urban Comics, 20 €