La Préhistoire, la guerre du feu, les peintures rupestres, les grottes où nos ancêtres ont laissé des témoignages sublimes d’une rare beauté sur les murs de Chauvet ou de Lascaux. Peindre avec les lions est le parcours dans cet environnement d’Ellé surnommée Celle qui trace dans le vent et le sable. Elle a appris à tracer ces signe qui ont à la fois leur part de magie et leur part de témoignage artistique. Fabien Grolleau est au scénario (Tanger sous la pluie) et Anna Conzatti au dessin. On suit dans sa vie au quotidien Ellé, une biographie mais aussi une belle histoire très poétique à la façon d’un conte très inspiré.
Un bras, une main qui trace des dessins sur la paroi d’une grotte en honneur du seigneur de la forêt, un ours ? Qui règne en maître en plein temps préhistorique au sein d’une nature torturée. Il a sa grotte et son esprit s’en évade parfois. Au printemps alors que la neige est encore là les chasseurs traquent leurs proies, des cerfs mais la chasse est perturbée car la compagne de Yul, Esmé va accoucher. La jeune Sasso vient la prévenir. Mais la chasse est prioritaire. En courant ver son enfant Yul croise les esprits des animaux et va enfin dans sa grotte découvrir sa fille Ellé. Elle va grandir, apprendre les différences entre esprits qui ne ressentent rien, jaloux des humains. Ellé est un des passages magiques qui est née nue et fragile. Son père lui apprend la vie, les fées, les grottes, les fêtes joyeuses. Et la longue marche pour chasser.
Le dessin de Conzatti est très beau, avec un réalisme qui restitue toute la nature sauvage, les modes de vie avec en arrière-plan ces dessins qui resteront les seules traces quand les hommes disparaîtront. Une grande richesse émotionnelle. Ellé est un traceur qui voit ce que les autres ne peuvent appréhender. La progression narrative est parfaite, souple et bien construite sur un cycle de vie d’une rare beauté.
Peindre avec les lions, Dargaud, 22 €
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