Retour à Tomioka, retour aux origines

On a peut-être pas oublié mais au moins écarté de nos esprits la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011. Qui a encore et aura pour des siècles des conséquences mortelles. C’est sur ce thème que Laurent Galandon (La Truie, le juge et l’avocat) a bâti son Retour à Tomioka bien dessiné par Michaël Crouzat. La vie au quotidien des populations limitrophes du site, la radioactivité, les cas de cancer, Osam va tout faire pour que les cendres de sa grand-mère adorée puisse être dispersées là, où elle vivait, à Tomioka désormais inhabité. C’est une quête pleine d’émotion, de personnages chaleureux et sur fond d’une réalité dramatique qui pourrait tout à fait se reproduire comme aujourd’hui à cause du conflit en Ukraine et les centrales prises pour cible.

Retour à Tomioka Osamu a un copain bizarre au fond de sa baignoire, un yokaï créature magique. Sa sœur fait des tutos beauté sur le web. Leur grand-mère Bâ-chan est très proche d’eux. Ils vivent en lisière de la zone contaminée. Osam aimerait passer sous la barrière et donner à manger à Yamambo un yokaï mais sa sœur ne croit pas à ces légendes. Ils sont dans une nouvelle école depuis la catastrophe. Bâ-chan meurt et est incinérée. Alors que la famille se prépare à aller vivre ailleurs. Osamu veut à tout prix avant de partir aller ramener sa grand-mère chez elle. Osamu demande de l’aide à ses petits copains magiques. Ses parents le prévienne aussi avec sa sœur que quand ils seront à Tokyo ils ne devront pas dire qu’ils viennent de Fukushima. Les gens auraient peur. Pour la mamy on la déposera dans un cimetière pas trop loin de son village interdit. Mais Osamu fugue vers la zone radioactive où sa sœur le rejoint.

Retour à Tomioka

Une cavale touchante que Galandon a documenté au plus près ce qui à la base était un script d’animation. Et en parallèle une BD. Sans avoir la mémoire courte il y avait déjà eu Tchernobyl en 1986, Three Mile Islands en 89. La part fantastique colle bien au récit comme le réalisme, les détails des personnages, des contraintes. Laurent Galandon a su en plus ajouter un romanesque sympathique et touchant. Un album à la fois distrayant mais aussi bon pour la mémoire, qui parle aussi de personnes déplacées pour toujours coupées de leur origine.

Retour à Tomioka, Éditions Jungle, 19 €

Retour à Tomioka

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