Fleurs de pavés et fleurs de naves vinaigrette comme aurait dit San Antonio, elles sont de retour les Mémés et ne font toujours pas dans la dentelle. Mélange d’ancêtres indestructibles à la libido encore active et qui flanquent la trouille à la mort. On les retrouve dans Fluide Glacial avec un vrai bonheur grâce à Sylvain Frécon TTC, scénario, dessin et couleurs. Du gag à chaud, à froid, un plaisir toujours renouvelé avec comme on l’a dit avec ces soixante-huitardes anarchistes qui ont rien oublié de leur jeunesse et flanqueraient bien des tartes à juste titre à leur entourage de jeunes abrutis décérébrés. Ou à tendances extrêmes de tout bord.
Une petite poire pour la route, plus rien à perdre côté cirrhose. Quant à leurs cicatrices elles sont autant de témoignages de la réalité de leur passé qui aurait bien fait l’impasse. Sans parler de quelques douceurs plus anales. La technique ne leur fait pas peur, reines de l’Iphone plein pot même sourdingue. Et les séries, elles assurent les vioques avec un faible pour Derrick, et c’est pas nouveau, vécu. Quant à la vie éternelle c’est pour les fonctionnaires comme l’emploi. La messe, l’église, Jésus qui parle aux fidèles, style Carmen Cru, on exulte. Du sentiment aussi, ce sont des tendres les Mémés, racornies certes mais bon cœur et des pulsions difficiles à maîtriser.
Que dire de plus sur ces Mémés de choc véritables bonbonnes d’oxygène. Marche ou crève alors elles courent, humour au vitriol et pas la langue dans leur poche. Du pur et dur, sans états d’âme, vieillesse ennemie qui finit par présenter l’addition mais le lecteur il en redemande. Allez vous en reprendrez bien une petite tranche. Le goût est inimitable et savoureux.
Les Mémés, Tome 4, Fleurs de pavés, Fluide Glacial, 13,90 €
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