Un bel album ce qui est tendance, dos toilé, beau cartonnage et 240 pages, Mémoires de gris de Sylvain Ferret est un conte moyenâgeux au temps des Croisades. Aussi gris que son titre il met en scène un couple Jean et Marion aux destins parallèles rattrapés par le passé. Pas mal de personnages secondaires dans une ambiance de tragédie, le peuple gronde, cette mémoire a parfois des manques et surtout a un narration compliquée qui aurait gagné à être plus ramassée. Mais c’est le choix de Sylvain Ferret (Les Métamorphoses 1858) de brouiller les pistes. Il a cependant produit un beau travail en auteur complet à suivre après cet album très travaillé.
Blanche avance terrorisée à la suite de son père dans la neige apporte des offrandes aux fées qui n’acceptent comme cadeaux que la vie des coupables. Celle de son père. Blanche ne doit plus avoir peur. Au Printemps un homme blessé est soigné par une guérisseuse, c’est Marion, qui a des dons. Pierre se souvient de son enfance à Val de Brume dirigé par son père, seigneur Robert. L’autre enfant, Marion son amie, a un père précepteur, le pire de la province qui va instruire son copain. Pierre est rattrapé par Robert qui l’oblige à aller rejoindre son maître. Marion est abordée par un homme, Dinquan, qui cherche son chemin, un prêtre qui va officier à Val de Brume. Au château un prisonnier mystérieux est enfermé alors que le seigneur prie pour que Dieu l’aide à gérer la province de Gris submergé par les taxes en l’absence du roi, qu’il protège celle qu’il aime. Jean un jeune garçon défiguré est le favori de Sœur Alice. Le blessé est revenu à la vie grâce à une sorcière au manoir de Brume. maître Robert était sans nouvelle de son fils depuis sept ans et il retrouve percé de flèches puis ressuscité.
On a du mal à accrocher tant les pistes se mélangent, se coupent et partent dans tous les sens. On met le temps. Le renouveau et la rédemption, la liberté malgré la violence serait-elle au bout des pages ? Et l’amour dans tout cela ? Il y a aussi un petit côté Robin des Bois. Le style de l’auteur semble évoluer au fil des pages pour en arriver à un bon résultat au final.
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