On avait dit que La Sagesse des Mythes, collection consacrée à la mythologie grecque, devenait La Sagesse des mythes, contes et légendes pour s’étendre chez Glénat à tout un ensemble d’autres récits universels, prenant racine dans des archétypes ayant traversé les siècles, de leurs origines issues de la tradition orale à leur mise par écrit ultérieure. Le propos de la collection, toujours dirigée par Luc Ferry, reste identique : revenir aux sources des textes fondateurs, les adapter en bande dessinée et en révéler le message philosophique et l’héritage culturel. Une évolution pour une collection qui fait référence et donc deux titres sont désormais au catalogue, le tome 2 de Don Juan et L’Arche de Noé, récit biblique que l’on redécouvre en fait à travers le couple très soudé, Noé et Emzara.
Don Juan, on ne présente plus si ce n’est pas le nombre incalculable d’adaptations. Sauf que Don Juan au départ c’est une pièce de Tirso de Molina jouée en 1630. Molière, Strauss, Mozart l’ont mis à leur sauce. C’est Molière avec le Festin de Pierre qui tient la corde bien sûr (pièce volée par Thomas Corneille) mais l’original valait bien cette mise en images en deux tomes avec Clotilde Bruneau et Luc Ferry au scénario, Diego Oddi au dessin. Séville et cette grande gueule de Don Juan, séducteur sans âme ni pitié continue ses ravages sous les yeux de son serviteur Catalinon qui commence à trouver qu’il dépasse les bornes. Don Juan emprunte un nom pour séduire Ana dont il tue le père, et fait habilement de meurtre un innocent, Mota qui était l’amoureux d’Ana. Une noce, Don Juan y vole, se fait inviter et sème la panique dans les couples. Et vole la belle Amita bien que mariée. Mais il va payer la facture Don Juan car l’invité de pierre ne lui fera pas de cadeaux. Bien tourné et surtout différente du classique français. Un dessin efficace pour bien marquer la violence du personnage et sa punition.
La Sagesse des mythes, Don Juan, Tome 2, L’invité de pierre, Éditions Glénat, 14,95 €
L’Arche de Noé et le déluge est construite en images par Gianenrico Bonacorsi (Carmen dans la même collection) et écrite par Clotilde Bruneau et Luc Ferry (qui supervise en fait). En Mésopotamie on se laisse aller un peu trop et Dieu fait la tête des mauvais jours. Il va les rayer de la carte tout ces jouisseurs chroniques et Noé sera le seul prévenu car il va devoir sauver animaux et autres flore pour repeupler la Terre quand elle se sera remise du déluge. Noé prévient son épouse Emzara et se met à l’œuvre. Une arche énorme à étages où embarque sa famille et les espèces animales qui peuplent le monde, sept couples par espèce. Une sélection va s’imposer sur ce nombre avant que Noé ne ferme la porte et que la pluie se mette à tomber sur les populations abasourdies noyées dans les flots. Il va attendre Noé que Dieu ait fini son grand nettoyage envoyant des oiseaux en messagers. Si ils ne reviennent pas c’est qu’ils ont trouvé la terre ferme. La suite on la connaît, drame à l’appui, puis Tour de Babel. Le dessin est très clair, sans trop forcer sur le réalisme. Bon dossier sur l’arche en fin d’album.
La Sagesse des mythes, L’Arche de Noé et le déluge, Éditions Glénat, 14,95 €
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