C’est l’histoire d’une passion qui aurait pu ne pas être, de la volonté extrême, courageuse d’une jeune femme navigatrice qui va se hisser au sommet du top des meilleurs en 2020 en devenant la plus rapide au monde sur son bateau pendant le Vendée Globe. J’y vais mais j’ai peur apporte une belle bouffée d’oxygène en montrant que oui Clarisse Crémer aurait pu se contenter d’une vie sûrement belle mais qu’elle a forcé la porte de la difficulté puissance inconnue. Un exemple à suivre, méditer qui prouve que quand on veut on peux. Elle raconte co-scénariste avec Maud Bénézit au dessin ses hauts et ses bas, ses coups de mer et de spleen. Mais quand on aime la mer elle sait aussi vous le rendre. Très bien fait cet album et un vrai plaisir de lecture dessinée.
1999, le siècle est presque fini et Clarisse ne sait pas encore ce qu’elle va faire hormis qu’elle adore parler aux animaux. Elle est douée pour les études, admise en prépa, et roule ma poule. Sauf qu’elle a un copain voileu et a depuis 2006 un goût certain pour la mer. Ce qui peut ne faire qu’un. Et en 2014 révolution dans la tête elle part en Bretagne et décide de faire la mini-transat en 2015. Ce qui ne sera pas simple, bateau, sponsor, tout apprendre, météo, routage et on en passe. Un passe-temps d’abord et 2017 le départ. Deuxième Clarisse, pas croyable et désormais à sa place car en voile il n’y pas de parcours type. Transat en double, Solitaire du Figaro et un coup de pouce du destin de Team Banque Populaire qui lui propose de s’embarquer avec elle dans un projet Vendée Globe. On est dans du lourd et dingue. Clarisse est sur un nuage, mais à quand même ces frayeurs à l’avance. Le Vendée Globe a une histoire assez souvent dramatique. Un tour du monde qui écrème les meilleurs voileus. Alors Clarisse ?
Elle va foncer y aller en ayant la trouille, ce qui est beau, honorable et l’a sûrement aidé à gagner. Un chantier colossal pour se préparer, elle a beaucoup à apprendre, avoir une équipe, un petit confinement sur terre on est en 2020, et puis vogue la galère. Il est magique ce bouquin car il y a l’histoire, Clarisse, la course mais la narration est d’une rare perfection, collant en plus au dessin, au ton, aux embruns, aux couleurs. On est avec elle, dans le doute, la peur, la joie sur un de ces monstres à voiles qu’il faut dompter sous peine de gros soucis. On apprend, on découvre que la voile c’est bien à l’arrivée mais que c’est un sport de très haut niveau où le mental est primordial plus le côté Mac Gyver en prime. Un bonne dose d’humour, d’autodérision, de franchise et de simplicité, il faut monter à bord avec Clarisse.
J’y vais mais j’ai peur, Delcourt, 24,95 €
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