Les Compagnons de la Libération, Grenoble capitale des maquis

Charles de Gaulle a fondé l’ordre des Compagnons de la Libération depuis Londres le 16 novembre 1940 pour récompenser ceux qui vont non seulement rejoindre la France Libre mais aussi se distinguer dans la lutte contre l’occupant allemand. On pense, à tort que seuls des femmes et des hommes ont fait partie des 1038 membres de l’Ordre, 1061 croix au total. Cinq communes ont été ainsi nommées Compagnons dont Grenoble qui a été, on le sait peu, un des hauts lieux de la Résistance et en a payé le prix. Dans la collection consacrée à l’Ordre, c’est son histoire tout au long du conflit que retrace Jean-Yves Le Naour au scénario dont on connait la rigueur et sa passion pour l’Histoire de France. Au dessin très réaliste et prenant Philippe Tarral.

Grenoble Grenoble est la capitale des Alpes et celle de la Résistance dès 1940 à 1944. Une jeune collégienne Inès, de nos jours va rencontrer dans une maison de retraite un vieux monsieur, Marcel. Il se souvient qu’il était artificier, bombes et sabotages dans un groupe franc dirigé par Paul Vallier. Il y avait aussi Alain Le Ray, chef des FFI de l’Isère, Louis Nal. Inès va être plongée dans le passé, assister au mitraillage de Miliciens au service des nazis. On élimine les traîtres, on les menace mais avec comme prix des représailles, des otages fusillés. Les groupes d’action urbains sont partout. Le 26 août 1942 on rafle à Grenoble comme pour celle du Vél d’Hiv à Paris. La Police arrête les Juifs qui sont déportés. Un curé va devenir célèbre en les faisant passer en Suisse, c’est l’abbé Pierre. On parle de la zone occupée et de la zone libre, des Italiens qui ont Grenoble sous leur autorité.

Grenoble

La liste des actions de la Résistance grenobloise est longue même quand ce sont les Allemands, la Gestapo qui prennent la main le 8 septembre 1943. Il y aura aussi la destruction du fichier du STO, la liste des jeunes Français qui devaient partir travailler en Allemagne. Une guerre des nerfs entre Résistance et Occupants, tout est dit, montré dans cet album de mémoire. Grenoble sera la capitale des maquis, non loin de celui du Vercors ou aura lieu une tragédie. Vassieux en Vercors sera aussi Compagnon. Le 22 août 1944 Grenoble est libérée par les Américains. Un 80e anniversaire qui méritait bien cet hommage pour ne pas oublier les 840 fusillés, 2000 hommes tués au combat, autant de disparus et 1150 déportés. Tous Compagnons à travers la médaille donnée à la ville.

Les Compagnons de la Libération, Grenoble, Collection Grand Angle, 14, 90 €

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