Au départ de ce voyage vers Blood Moon on se dit que on ne va pas être dans une vision très originale du futur. La Lune toute pourrie en 2101, des minerais à extraire dans des conditions dangereuses par des paumés sous-équipés mais bien payés. Sauf que Bones au scénario et au dessin va torpiller le concept et le faire partir en vrille vers des horizons sanglants, macabres, horrifique, SF, et une vision thriller qui explose le rythme. Alors accrochez-vous dans votre combinaison recyclée et gardez bien les yeux ouverts sinon on pourrait vous les fermer à jamais. Dessin redoutablement efficace.
Ils sont des milliers à travailler sur la Lune dans des carrières insalubres, leur équipement est dépassé mais les salaires sont énormes par rapport à la Terre. Un taux de mortalité record et la base est à Blue Moon City, avec alcool et prostituées. Deux ouvriers de maintenance sont appelés car une foreuse est bloquée. Pas leur job mais bien obligé d’y aller en véhicule lunaire. L’un des deux ouvriers est divorcé et n’a plus de nouvelles de ses enfants. Arrivés sur les lieux un ouvrier sort en combinaison et reçoit des gouttes de sang sur son casque. Un cadavre mutilé façon steak haché est suspendu les bras en croix. On confie l’enquête à un type désabusé patron de la sécurité, Benjamin Petit. Vu l’état du corps difficile de croire à un accident. Le mort est un coordinateur de maintenance et l’autopsie révèle des anomalies. L’enquête ne donne rien et cette mort ressemble plus à un rituel. D’autant qu’un autre corps est découvert, le secrétaire d’un des dirigeants de la mine.
Thriller lunaire, polar mais pas que. Car ces morts violentes ont leur secret et leurs points communs. A découvrir. Les décors sont pesants, les ambiances angoissantes au possible. Bones a poussé la science-fiction dans ses retranchements qui ne peuvent laisser de marbre. Graphisme puissant pour un comics label 619 haut de gamme.
Blood Moon, Label 619, 16,90 €
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