Une épicerie solidaire, des bénévoles qui se passionnent, des hauts et des bas, et des histoires de vie d’autant plus touchantes qu’elles se passent de nos jours dans une actualité qui ne fait pas de cadeaux. C’est la trame du Sac à malices, la SAM pour les habitués que Thibaut Lambert (avec Stéphanie Trouillard le remarquable Si je reviens un jour) raconte avec beaucoup de chaleur, d’émotion et d’authenticité. Son dessin, les couleurs sont aussi de la partie, on ne peut pas dire de la fête car il y a de la tristesse mais quand même une certaine dose de joie et d’espoir. Un bien bel album.
Lola se présente au Sac à malices, une association qui gère cette épicerie solidaire. Elle est prête à devenir bénévole, se mettre au service des autres, ce qui sont dans le besoin face aux aléas de le vie et un société parfois peu généreuse. Justine l’animatrice la reçoit et lui fait faire le tour de la maison où on gère, récupère les invendus entre autre d’un super marché. Mais la SAM n’est pas qu’une épicerie. On y restaure des vélos, on apprend à ceux qui en auront besoin à en faire, ou le Français. Arrive une livraison importante qui étonne Lola. Une partie vient de la banque alimentaire. Mais à la SAM on vend à 10% du prix initial (10 centimes pour 1 €), on ne fait pas de colis, les gens choisissent selon leurs besoins. Lola va apprendre à étiqueter. Pour adhérer il faut passer un entretien et on est inscrit pour neuf mois. Ensuite parenthèse d’un an pour que d’autres puissent venir. Une somme est allouée tous les mois. On vend des produits alimentaires et beaucoup de dignité. Lola va leur raconter sa vie qui n’a pas été qu’un tapis de roses.
Émotion parce que générosité de tout ces gens qui se dévouent pour les autres, ceux que souvent on ignore sans penser que cela n’arrive pas justement qu’aux autres. Des tranches de vie pas simples mais cet album est naturel, bien fait, dans un monde où on ne parle que d’inflation, augmentations des prix. Comment s’en tirer ? Les personnages nous sont proches, on oublie racisme, bêtise, méchanceté ou mépris. La honte est là pas facile à surmonter dans cette ville où 2/3 de la population vit sous le seuil de la pauvreté. Ce qui n’était pas le cas il y a 50 ans car Saint-Pierre-des-Corps près de Tours était une ville agréable (on peut témoigner). Quartiers populaires devenus prioritaires. Gentillesse, proximité, respect, tout cela la SAM nous le rappelle et cet album quoiqu’il en soit fait bon vivre malgré tout.
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