Ah, quel couple Scarlett et Rhett Butler. Je t’aime moi non plus. Pierre Alary leur a donné un destin graphique en deux tomes. On avait été bluffé par le premier, tout autant conquis par le second. Avec Gone with the wind il a adapté, dessiné l’œuvre colossale, le monument de Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent connue par tous grâce au film de 1939 de Victor Fleming. Une référence de ce que est le grand spectacle sans truquages informatiques, la plus belle période d’Hollywood. Clark Gable, Vivien Leigh, Olivia de Havilland, Hattie McDaniel qui joue Mammy première actrice afro-américaine à recevoir un Oscar, une musique générique inoubliable, les images sont dans tous les esprits. Alary a su donner le souffle nécessaire à son Gone with the wind. Un drame amoureux sur fond de guerre de Sécession, de plantations mythiques comme Tara ou Oak Alley au bord du Mississippi. Des décors superbes, deux tomes qu’il faut lire désormais d’une traite.
Atlanta en février 1866, des ruines et les soldat du Nord victorieux. Scarlett revient avec Mammy sa gouvernante noire. Plus de ségrégation mais pas de travail pour autant. Mammy a choisi en toute liberté de rester avec Scarlett. Direction la maison de tante Pitty. On va parler d’argent, de ce que sont devenues des amies qui désormais vendent des tourtes aux Yankees. Fini le vieux Sud. Les grandes maisons sont devenues des pensions. Rhett Butler serait en prison, accusé de meurtre, celui d’un Noir. Mais Butler saurait où est l’or sudiste, des millions en or. Il avait les poches pleines alors que la famine tuait. Mais c’est avec le blocus nordiste qu’il a fait fortune. Scarlett pas vraiment désintéressée va le voir en prison. On la prend pour sa sœur car elles sont nombreuses les « sœurs » de Rhett. Mais Scarlett n’a pas pardonné Butler de l’avoir abandonné en pleine guerre. Ironique Rhett qui sait qu’elle n’est pas triste et ne veut que de l’argent, prête à tout pour l’obtenir. 300 dollars et elle devient sa maîtresse.
Une vraie peste la Scarlett à qui Butler donne une leçon. Mais le hasard va bien faire les choses en lui faisant rencontrer Kennedy. La suite c’est dans les 152 pages de ce tome 2 qui termine la saga de Margaret Mitchell. Le talent d’Alary est tout entier dans ce Gone with the wind qui dans ce tome 2 garde longtemps un suspense très maîtrisé. Scarlett femme d’affaire, Tara doit survivre, un mélange de voix off, la richesse et la solitude, un plaisir rare cette partie de séduction improbable.
Gone with the wind, Tome 2, Éditions Rue de Sèvres, 27 €
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