Polar californien à Frisco, tout près du Golden Gate Bridge, une jeune inspectrice Kimberly Tyler seule dans un milieu machiste méprisant, American Parano va aussi toucher à l’occultisme et au satanisme. On est en 1967 et les USA comme bien d’autres pays ne sont pas des champions pour l’égalité des sexes. Sans oublier la guerre au Vietnam. Ni en 1969 l’assassinat horrible de Sharon Tate, épouse de Polanski à Los Angeles. Un diptyque d’Hervé Bourhis au scénario, Lucas Varela au dessin et couleur que l’on avait interviewé avec Julien Frey pour Michigan. Du noir bien cadré, innovant, dans l’ambiance. de ces années là, accrocheur et une Kimberly dont le passé familial réserve des surprises qui font monter la pression sur un dessin dans le ton, sans erreur ni emphase.
10 mai 1967, les radios locales sont à plein tube dont BTMV. Dans le parc près du Golden Gate une jeune femme a été retrouvée nue attachée à un arbre. Le lieutenant Ulysses Ford débarque avec sa nouvelle équipière Kimberly Tyler. Une femme flic c’est une première mais elle est sortie en tête de sa promotion. De suite elle voit que le corps porte un marquage sataniste. Mais supporte mal la vision qui pour ses débuts fait dans l’horrible. Direction la maison de Yeval sataniste bien connu mais absent. A côté une maison peinte en noir. Reste plus qu’aller manger un taco sur le Fisherman’s Wharf. Baron Yeval a monté une bonne affaire avec son satanisme, escroc de haut vol. Kimberly Tyler a loué une chambre, celle qu’avait son père autrefois et où rien n’a bougé. Au siège du SFPD, Kimberly Tyler est la cible de ses confrères hommes mais Ford remet les choses au point. La victime a 19 ans et a travaillé pour Yeval dans une messe noire pour ses gogos de clients.
Donc suspense oblige, aux lecteurs de découvrir à la fois l’enquête et en parallèle les motivations de Kimberly Tyler dont le père était un très bon flic. Une excellente reconstitution de San Francisco de l’époque dans le style de Bullitt avec le génial Steve McQueen tourné en 1968. Le couple Kimberly et Ford fonctionne bien. Bonne utilisation des aplats couleur, pas de Web bien sût, tout en traditionnel, des rebondissements bien amenés, dessin clair, un premier tome qui pourrait se rapprocher d’American Psycho. Un clin d’œil avec le titre ?
American Parano, Tome 1, Black House, Dupuis, 16,50 €
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