L’Afrique encore mais cette fois pour une histoire émouvante, celle de deux hommes que la musique va rapprocher malgré tout. Dans le Tourne-Disque, Zidrou reconstitue le Congo belge des années trente. C’est le « doux » temps des colonies où le Blanc règne en maître sans malheureusement se poser de questions. A moins que.
Un violoniste virtuose Eugène Ysaÿe vient donner un concert au Congo. Ce qui est à l’époque une véritable expédition et un évènement d’exception. Eugène est bloqué par un torticolis et doit se reposer. Il part en brousse chez son neveu qu’il n’a pas vu depuis longtemps. Superbe maison, vie de rêve où les « boys » Noirs sont aux ordres. L’un d’entre-eux, Tourne-Disque n’a pour mission que de s’occuper de changer les disques 78 Tours dont son maître est collectionneur. Lui seul peut le faire. Peu à peu, Eugène et Tourne-Disque qui a une rare culture musicale vont se rapprocher. Eugène découvrira aussi toute la sensibilité des Congolais.
C’est un joli roman, une belle histoire, touchante comme Zidrou sait les écrire. Elle donne envie de croire que Eugène aurait pu ne pas être une exception. On se laisse bercer par la partition de Zidrou, par le trait clair de Raphaël Beuchot qui a aussi participé au scénario. Suaves pastels de Sarah Murat pour ce Tourne-Disque qui fait du bien dans un monde où la violence est de mise.
Tourne-Disque, Le Lombard, 17,95 €
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