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Hong Kong, un grand frère implacable

Hong Kong est redevenu chinois au sens strict du terme en 1997. Une colonie anglaise louée à l’époque, le XIXe siècle pour satisfaire les besoins d’expansion de l’Empire britannique. Un rocher qui allait aussi devenir rapidement une force économique face au grand frère qui a très légalement si l’on peut dire repris ses droits sur le territoire. Sauf que la pratique de la démocratie ne s’oublie pas en cinq minutes. On revient avec du retard sur un titre, Hong Kong révolutions de notre temps, par Lun Zhang exilé de Chine avec Adrien Gombeaud au scénario, mis en images par Ango lui-même dessinateur hongkongais. Ils retracent toutes ces années depuis 1997 où les actions, les révoltes se sont succédé. On en a parlé mais quel force, quel poids à l’Occident et le reste du monde ont face au géant qui ne cherche qu’une chose, être à tout pris la première puissance mondiale, à la fois capable de diplomatie, de machiavélisme et de puissance sans états d’âme ? Prochaine étape Taïwan et là aussi qui réagira en cas d’invasion militaire chinoise ou d’accord trafiqué ?

En 1989 Lun Zhang s’exfiltre de Chine. Tian’anmen a signé la fin par un massacre de la volonté de démocratie des jeunes Chinois, au moins de Pékin. Il en a été un acteur recherché. Il fuit à Hong Kong, porte de sortie et refuge de Chinois mais aussi de Vietnamiens, Cambodgiens. Hong Kong est anglais et délicat d’envahir le territoire d’autant que le bail va se terminer sans que pour autant on demande leur avis aux habitants. En 1982 Thatcher avait essayé de négocier l’avenir. Un non à la chinoise souriant mais implacable. Hong Kong soutiendra Tian’anmen. Zhang s’installera en France et le traité sino-britannique appliqué. Même si ce n’est pas égalité et fraternité qui règne sur le rocher, on y voit un symbole et une réussite qui va profiter à la Chine. Fini le made in Hong Kong pour le made in China. Mais la population ne se sent pas pour autant appartenir à la République Populaire de Chine. Tout va bouger au fil des ans. En 2005, la ville perd ses racines et devient un chantier. Ce qui n’est pas neutre. Il y aura des lois scolaires et enfin la révolution des parapluies.

Est-ce que Hong Kong est la Chine ? Réponse compliquée mais ce qui est certain c’est que la Chine en est évidemment certaine et ne négociera pas ou pour la façade ou en sous-main. L’album est brûlant quoiqu’on pense de la situation. Il ne peut être question qu’indirectement il y ait une contamination vers Pékin. Bastion de la démocratie, tête de pont, il faut en garder cependant l’espoir pour Hong Kong. En un an, en 2021, 90 000 Hongkongais ont quitté leur ville. Et Pékin se fait un plaisir de les remplacer.

Hong Kong, Révolutions de notre temps, Delcourt Encrages, 17,95 €

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