Un parcours de foi, de passion et d’amour, Zep surprend une fois encore. Dans Un Bruit étrange et beau, il imagine la confrontation au monde d’un homme qui s’en est retiré depuis 25 ans. Un moine Chartreux qui, pour finalement satisfaire les besoins financiers de son ordre accepte un héritage. Mais ira au bout de ses révélations. Zep accompagne son héros, un tandem dont on sent les interrogations communes, les doutes ou les certitudes malmenées. Sur un scénario en teintes douces et amères aussi, il signe avec émotion un récit qui prend au cœur.
Le père William est au couvent depuis 25 ans pour une vie sans surprises rythmée par la prière. William est mort pour le monde de dehors. Quand il apprend que sa tante lui a légué des biens il veut refuser mais son prieur a lui d’autres préoccupations plus terre à terre. Il doit être présent chez le notaire et pour la première fois William sort de son abbaye. Il se souvient de sa tante qui lui reprochait de fuir en rentrant dans les ordres. Il va devoir se confronter à une réalité qu’il a niée. Le fantôme est de retour et les souvenirs aussi. Dans le train il croise une jeune femme, Méry, dont les jours sont comptées et que seule une opération très coûteuse peut sauver. Il retrouve sa famille et ce n’est pas triste. Il rejoint Méry.
Une parenthèse, une pause, un bonheur fugace qu’il ne faut pas refuser quitte ensuite à retrouver la voie, Zep raconte la vie d’un homme finalement qui ressemble aux autres, prêtre ou pas. Le choix, le combat et l’abnégation, la mort compagne incontournable, Zep apporte son émotion personnelle à celle de son héros, un mélange touchant qui rend encore plus authentique son récit. Sur un dessin réaliste qui a ampleur et rigueur, souffle et sensibilité, Zep confirme le large spectre de son talent d’auteur.
Un Bruit étrange et beau, Rue de Sèvres, 19 €
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