On l’attendait. Zep a depuis quelques années non pas changé son crayon de main mais s’est dirigé vers d’autres univers graphiques et scénaristiques que ceux de Titeuf. Une histoire d’hommes, Un Bruit étrange et beau, et aujourd’hui une sorte de retour à la terre avec un thriller écologique, The End. Et si les arbres avaient une conscience, une intelligence capable d’actions et de choix, si en fait la nature était la grande régulatrice de la vie de l’univers ? C’est sur ces bases que Zep décline son histoire au dessin très convaincant et impressionnant, accompli.
Pas évident à gérer ce style de scénario qui peut faire penser à de la science-fiction comme à un récit catastrophe. En se plongeant à la suite de Théodore on découvre des raisonnements qui peuvent tenir la route au moins en partie. Ensuite poussés au paroxysme de leurs effets, ils sont moins convaincants mais percutent quand même l’imaginaire par leur simplicité. Avec un titre d’album sans ambiguïté, on y ajoute un suspense qui est un peu rapidement mené à son terme. Au total on se laisse prendre par ce polar environnemental où les meurtriers ne sont pas ceux qu’on croit. Des teintes monochromes qui se mélangent selon les cases ou les situations sur du noir et blanc peaufiné, l’humanité creuse son tombeau mais la Terre sifflera peut-être un jour la fin de la partie.
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