Rester ou partir, quitter le pays pour échapper aux Russes, à une invasion injustifiable, c’est le fond même des Tournesols d’Ukraine de Pietro B. Zemelo. Un sujet on ne peut plus d’actualité doublé en quelque sorte aujourd’hui par la situation en Israël. Une histoire authentique qui montre que les démocraties auront toujours besoin de se défendre, que rien n’est jamais acquis face au totalitarisme ou au terrorisme religieux. Et que ça n’arrive pas qu’aux autres. Émotion, pudeur et peur.

Un compte à rebours, Lisa et Misha son père ukrainiens ramassent des graines de tournesol. – 180 jours, Pietro dessine. On est à Kyiv. Lisa est adulte avec lui. Misha prépare le barbecue, une fête familiale et on va revoir les champs de tournesol quand passent des chasseurs dans le ciel. Jour 33, interview à la radio pour Pietro et Lisa qui disent qu’on savait que la Russie avait mobilisé. Le couple a quitté l’Ukraine. Le journaliste est orienté, pro-russe. Pietro dit comment il va raconter l’histoire en BD. Le Donbas, le mélange des langues, la guerre a commencé en 2014. Fallait-il rester en Ukraine, se préparer à partir dans l’urgence ? J – 2, puis J- 1, ils sont en Italie et les infos s’affolent, les Russes sont passés aux actes. Bombardements. Misha restera pour se battre mais envoie chez Lisa son épouse. Un mois plus tard le Covid et la guerre, la famille s’organise chez Lisa. A la radio l’interview commence à être tendu.

Le rôle des médias est clairement mis sur la table, méconnaissance, parti-pris et prétention. Infos en continu qui n’apportent rien, le calendrier montre très clairement toutes les phases par lesquelles sont passées le couple et sa famille ukrainienne. Survie, protection contre les bombes, des solutions de repli difficiles à prendre, la volonté de résister, d’être libre. Rien de vraiment politique mais un confrère si il existe à qui on aimerait flanquer des gifles. On se rassure, il n’est pas le seul que ce soit en Italie ou en France. Un très bon récit sur une séparation en temps de guerre comme la France en a connues en 1940. Ce n’est jamais que chez les autres que cela peut se passer.

Les Tournesols d’Ukraine, Échapper à l’invasion, Steinkis, 23 €