Adamo signe la préface de cet album qui traite avec beaucoup de tendresse et de réalisme de l’immigration italienne en Belgique après la guerre. Roméo a onze ans et va découvrir tardivement son grand-père, ancien mineur, qui doit le garder quelques jours. Macaroni, surnom des « Ritals » (lire Cavanna), est un récit en demie teinte, savoureux et émouvant écrit par Vincent Zabus et dessiné par Thomas Campi dans lequel l’Histoire s’invite et permet aussi de remettre les pendules à l’heure.
Il n’a pas envie d’aller chez son grand-père Roméo. Ancien mineur aux poumons bouffés par le charbon il vit seul dans un petit pavillon où il élève un cochon et fait son potager. Le papé est Italien, venu chercher du travail en Belgique après la guerre. Il croyait au paradis après avoir fait la guerre avec et contre les Allemands pour finir dans un camp de prisonniers. Du coup son goret il s’appelle Mussolini. Roméo va faire l’apprentissage du lever à l’aube et du nettoyage de l’auge. En plus le papy il n’a pas la télé. Heureusement qu’une voix qui appartient à une fille de son âge vient égayer son quotidien.
Une rencontre initiatique entre un enfant et son grand-père mais aussi un suspense, une lettre qui aurait pu changer le destin de cette famille. Les superpositions d’images, d’aquarelles de Campi sont autant d’ouvertures vers les pensées des personnages. Le pouce manquant du grand-père,les souvenirs qu’il raconte alors qu’il n’a jamais rien dit à son fils, ce qui est classique, les gestes que Roméo va découvrir si il veut retrouver ses racines italiennes alors que ses propres parents divorcent, il y a une pudeur et une émotion qui ne peuvent que toucher. Une belle leçon de vie dans laquelle les mots de Zabus et les images de Campi ont une force indéniable.
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