Une série ancrée dans l’imaginaire collectif de tous les amateurs de BD, une série intemporelle, une série tragique que Yslaire a créé, fait vivre et mène à son terme dans encore un album. Il lui aura fallu trente ans, ce n’est pas rien, pour dérouler Sambre dont le tome VIII vient de sortir. On ne va pas revenir sur l’historique. Un XIXe siècle qui voit une saga familiale prendre son envol sur fond d’une révolution qui se cherche et ne se trouve pas. Une malédiction qui fait pleurer des larmes de sang. Les jumeaux orphelins vont-il se retrouver dans ce tome 8 ? Pour le pire ou le meilleur ? Yslaire s’expose Galerie Glénat à Paris jusqu’au 16 janvier 2019.
Rêves et cauchemars, Bernard-Marie pleure des larmes rouges. Il nie mais sa tante Sarah, aveugle, l’a entendue. Il trêve de celle que ses yeux ne voient pas. Sa mère, sa sœur ? Le jeune homme est fou de papillons. Sarah et Maryse, la femme de chambre, se souviennent. Bernard-Marie recherche des sphynx à tête de mort. Il rencontre une vieille femme qui connait les , des larme s depuis trois générations. Elle lui avoue que sa mère n’est pas morte noyée mais qu’elle s’est enfuie. Son précepteur rejoint Sarah à la propriété. Elle s’inquiète et surveille ses courriers, ses lectures. Quel sera son avenir ? Elle voudrait qu’il finisse le livre de son grand-père, La Guerre des yeux. Au grenier, il trouve une robe. Judith Juin est prostituée au Pays des Sphinges. Elle doit faire connaître l’amour au fils d’un habitué, Dufour, Armand. Il tombe amoureux d’elle. Bernard-Marie se met à la photo et découvre de bien curieux spectres sur ses tirages.
On se rapproche de la confrontation finale des deux jumeaux. La prostituée est devenue une cocotte puis actrice de théâtre. Le chasseur de papillon va-t-il retrouver sa piste, rompre le cordon ombilical avec sa tante, prête à tout pour le gardera après d’elle ? Yslaire a placé ses pions sur l’échiquier des Sambre. Son dessin est toujours inspiré, pétri d’une émotion palpable. On pense parfois à Daumier pour quelques personnages secondaires, nain et médecin. Judith a la beauté du diable. Un album qui s’élève et emportera ses lecteurs vers une fin prochaine à coup sûr violente.
Sambre, Tome 8, Celle que mes yeux ne voient pas, Glénat, 17,50 €
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