Un numéro d’été de XXI qui flirte avec les sommets, ceux qui deviennent encombrés de l’Everest. On parlera aussi du rêve américain, du Rwanda, de la mafia en Sicile, d’une île du Morbihan. Un beau sommaire sur 196 pages pour 19 €.
Voici comment Michel Henry rédacteur-en-chef adjoint de XXI parle de ce numéro 59.
« L’air de la guerre qui souffle aux portes de l’Europe nous renvoie vers des temps qu’on croyait révolus, explique l’historien Stéphane Audouin-Rouzeau dans ce numéro. Pour prendre quelque distance, XXI s’est élevé vers les sommets de l’Everest. Là aussi des hommes bataillent, mais sans autres armes que leur orgueil. En gravissant quatorze 8 000 en six mois, l’alpiniste népalo-britannique Nirmal Purja a établi un record du monde et marqué les esprits. Son objectif, au-delà de sa gloriole personnelle ? Que les guides népalais trouvent leur place au premier plan dans l’histoire de l’himalayisme. Question de fierté autant que d’argent : devenu un immense business, l’Everest subit les dérives de l’alpinisme commercial qui aiguise tous les appétits. Au Rwanda, Marie-Jeanne, Concessa et Prisca visent une autre forme de fierté, celle que l’on retrouve quand on se délivre de la honte. Ces trois femmes dénoncent, visage découvert et face caméra, des viols que des soldats français de l’opération « Turquoise » censés les protéger leur auraient fait subir lors du génocide des Tutsi, en 1994. Mais l’armée française ne les aide pas. Et la justice hexagonale, saisie depuis plus de dix ans, ne semble pas pressée de faire progresser le dossier. En Sicile, en revanche, les magistrats ont avancé : ils ont confisqué une entreprise de transport jusqu’alors contrôlée par la Mafia. Des employés l’ont reprise avec succès, malgré les obstacles. Source de fierté, bien sûr. Et preuve que l’espoir existe, malgré tout. Même en temps de guerre. »
Reportage de François Carrel, illustrations de Benjamin Adam. En Himalaya, les expéditions commerciales à 8 000 mètres se banalisent, grâce à l’amélioration des moyens techniques et logistiques assurés par les Népalais. Une nouvelle génération de guides et entrepreneurs locaux prend un marché dominé par les Occidentaux. Ce changement a un nom : Nirmal « Nimsdai » Purja, fruit et étendard d’une évolution au parfum postcolonial, grâce à ses performances soigneusement médiatisées.
Récit photo d’Ismail Ferdous. Aux États-Unis, la deuxième génération d’immigrants sud-asiatiques est montrée en exemple pour sa réussite sociale. Le photographe Ismail Ferdous, originaire du Bangladesh, a documenté les parcours individuels derrière ce destin collectif.
Reportage de Marzio G. Mian, illustrations de Owen D. Pomery. La première centrale nucléaire flottante du monde a été amarrée fin 2019 à Pevek, petite cité portuaire de l’extrême-orient russe. Une position stratégique sur la route maritime du nord, à portée de camion d’immenses richesses minières. Mais une menace pour l’environnement et les peuples autochtones de ces confins arctiques.
Reportage d’Emre Sari, illustrations de Benoît Guillaume. Tout le monde semblait d’accord : la famine dans le Sud de l’île est due au réchauffement climatique. Cela arrangeait bien les autorités, ainsi déresponsabilisées. Mais la faim prend ses racines ailleurs. Contre-enquête sur un storytelling savamment orchestré.
Reportage d’Angelo Mastrandrea, illustrations de Fabrice Pellé. Le clan Ercolano, en Sicile, règne sur le transport de fruits et légumes depuis des années. Mais en 2014, la société geotrans est confisquée, le boss, arrêté. Neuf salariés décident alors de se libérer de l’emprise de Cosa Nostra. C’est là que les ennuis commencent.
Reportage de Stéphanie Chayet, illustrations de Christelle Enault. Lorsque, malgré des stimuli, on ne produit pas d’image mentale, on est atteint d’aphantasie. Étudié depuis l’ère victorienne, le phénomène intrigue une communauté de chercheurs. Ils explorent les ressources déployées par le cerveau pour vivre avec cette « intrigante variation de la nature humaine ».
Carnet de Gaël Faye & Michael Sztanke, illustrations de Sara Quod. Dans le documentaire Le silence des mots (diffusé sur Arte), réalisé par Michael Sztanke et l’écrivain Gaël Faye, trois femmes témoignent. Elles racontent avoir été violées par des soldats français à la fin du génocide des Tutsi. Carnet d’un retour au Pays de la douleur.
Bande dessinée de Bruno Lus & Vincent Sorel. À Berder, 23 petits hectares dans le Golfe du Morbihan, le projet d’hôtel quatre étoiles du promoteur Michel Giboire a capoté à l’été 2021. Victoire des amoureux de la nature contre le grand méchant capitaliste ? L’équation n’est pas si simple. D’autres voix s’interrogent sur l’avenir de l’île.
Adolescent, il a été élevé au surréalisme d’André Breton. Devenu historien, il a décortiqué le choc de la grande guerre, puis l’impact du génocide des Tutsi. il décrypte le retour du conflit armé à nos portes.
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