Archives : quand XXI redonnait du souffle à la presse écrite
Une révolution, une idée qui allait apporter un vrai nouveau souffle à la presse écrite. Avec XXI, on pouvait désormais trouver en 2008, un journal spécialement fait pour les librairies et qui rassemblait reportages, écrits ou BD. Toute l’actualité sous des signatures de talent, un format atypique. Voici un article paru dans Midi Libre sous ma signature pour une rencontre avec Patrick de Saint-Exupéry lors de la sortie du n°2 de XXI en plein succès. Aujourd’hui fin 2019, on l’a vu, XXI se relooke, change de direction de rédaction et propose sa nouvelle formule pour son numéro Hiver 2020, toujours aussi riche et étonnant. J-L. TRUC
C’est un vrai succès d’édition. Le second numéro du trimestriel national XXI a été tiré à 50 000 exemplaires. Le numéro un sorti en janvier (2008) s’est vendu à 45 000 exemplaires. De passage à Montpellier à la librairie Sauramps pour un débat, Patrick de Saint-Exupéry, rédacteur en chef de XXI, était accompagné des dessinateurs Jacques Ferrandez et Jean-Philippe Stassen. Ils ont signé les BD reportage de XXI.
« Nous voulions un journal avec un format réduit qui retrouve la capacité de raconter l’actualité, sans pub et qui se vende dans les librairies. » Un pari risqué qu’assume Saint-Exupéry en ajoutant : « XXI devait pouvoir se lire comme un livre, un journal du récit qui décline tous les genres, photos, illustrations et BD ». D’où l’entrée en scène de Stassen avec un récit de 30 pages, Les Visiteurs de Gibraltar, qui traite de l’immigration dans le numéro un : « Je connais bien le Maroc. Pour XXI je m’y suis baladé un mois. J’ai pris des notes. De retour en Belgique j’ai raconté par le dessin ce reportage de contacts et de rencontres. Tout est vrai et cela a été un vrai plaisir. » Un récit fort, percutant, émouvant.
Au tour ensuite de Jacques Ferrandez dont on connaît Les Carnets d’Orient sur la guerre d’Algérie. C’est Cuba que Ferrandez a choisie après un premier périple touristique. Il y reviendra avec son fils Pierre à Noël dernier. Ils signent à quatre mains, Cuba Père et fils dans le dernier XXI. « Des rencontres, la confrontation de deux générations. Le père est un vieux révolutionnaire. Le fils aspire à partir et vivre mieux. Notre histoire est à deux voix. » Ferrandez a mélangé les aquarelles et les croquis, bâti son scénario. Son fils a créé le personnage du jeune cubain. Le tout parfaitement construit et vivant sera d’ailleurs complété et édité en album en septembre. La BD a donc définitivement rejoint avec brio et pertinence le monde fermé du grand reportage. Elle lui apporte un autre souffle.