Un dessinateur, un genou qui fait mal (très mal), des médecins impuissants, une fiancée japonaise, Winston Wilsteiner signe pour sa première BD une œuvre autobiographique. L’esprit va voler mais tardivement au secours du corps. Le Cycle d’Inari est un récit initiatique, celui d’une quête qui part sur une fausse piste et contre laquelle, sûrement, le corps se révolte. Le dessin de Winston Wilsteiner est très inspiré par le manga mais en beaucoup plus doux et suave. On aime cette promenade douloureuse aussi bien physiquement que moralement.
Winston se retrouve avec une douleur au genou qu’aucun médecin, examens compris, ne peut expliquer sous peine d’erreurs de diagnostics. Winston doit partir retrouver sa fiancée qu’il a allègrement trompée en France. Il parle correctement la langue car il a passé au Japon une partie de son enfance. Si en prime il peut trouver du travail au Japon, il envisage de s’y installer. Mais pour le moment ce sont ses genoux, les deux finalement, qui lui font mal et son séjour devient de plus en plus compliqué car il ne retrouve plus ce qui l’a fait craquer non seulement pour sa fiancée mais aussi pour le pays. Winston va essayer de comprendre et peu à peu réussir à trouver sa voie.
Un long fleuve pas vraiment tranquille basé sur une philosophie qui mélange Europe et Japon. Winston Wilsteiner écrit tout en finesse. On se sent impliqué, concerné par son histoire qui est d’une grande authenticité. En fait assez curieusement car la culture japonaise n’est pas simple d’accès et on voit que Winston Wilsteiner en est largement imprégnée. Stupeurs et tremblements à sa façon. De l’humour, de la sagesse et de l’émotion pour ce tome 1, L’Âme et la lumière qui rassure en montrant que la méditation et la connaissance de soi ne sont pas des mots creux.
Le Cycle d’Inari, Tome 1, L’âme et la matière, Delcourt, 15,95 €
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