Un polar animalier et zoomorphique, avec un héros désabusé ancien pilote en 1914, Étienne Willem a déjà abordé ce style graphique avec L’Épée d’Ardenois. Cette fois il part un peu, on le dira sûrement, sur la piste d’un certain Blacksad mais sur la forme et le fond on est dans un autre monde, plus proche au trait de celui du Secret de Nimh. Une aventure haute en couleur et en altitude qui associe personnages truculents et drôles tout en privilégiant une action rapide et mouvementée qui a du répondant.
En 1933 l’Amérique a du mal à se remettre de la grande dépression de 1929. Harry, ancien pilote de chasse, est poursuivi par la haine du magnat Howard Hughes. Impossible de trouver un job qui lui permette de revoler. Sa copine Betty, journaliste, est invitée au vol inaugural d’un nouveau type de Zeppelin qui marche avec un hélium de synthèse révolutionnaire. Pendant le vol un commando dirigée par une femme prend les passagers en otages et veut écraser l’engin sur New-York. Harry réussit à se faire larguer sur le Zeppelin pour secourir Betty et affronter les terroristes.
Betty est superbe en jarretelles, Harry efficace en pilote revenu de tout. On passe King Kong sur les écrans et des biplans poursuivent le Zeppelin. Un clin d’œil au titre et au héros. Étienne Willem a su donner du caractère à ses héros animaliers ainsi qu’une fougue certaine à son scénario qui ne fait pas trop dans le détail. Singe, lapin, rhinocéros, renarde, buffle, le choix est vaste, toujours affirmé. Le découpage est tout autant efficace pour une BD qui devrait plaire car sans détours inutiles et un dessin brillant. Un one-shot ou le début d’une série ?
Les Ailes du singe, Tome 1, Wakanda, Paquet, 14 €
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