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Une année avec l’orchestre, Beethov sur Seine, duo de belles notes

D’accord, il y a du retard dans la chronique mais au final, Une année avec l’orchestre, Beethov sur Seine méritait bien, largement, qu’on se plonge dans cette ode à Ludwig Van Beethoven, figure mythique de ce qu’on appelle la musique classique, dont on fêtait en plus le 250e anniversaire de la naissance. Alors que dire de ce génie franchement pas très sympa physiquement, bougon, mal aimé, nettement moins rigolo que Mozart au moins à ses débuts mais dont les neuf symphonies (Ici Londres et l’œuvre en général) restent mythiques ? Il est un cas unique. Le résumer à elles serait réducteur et le défi que s’est lancé Chloé Wary, le découvrir elle-même, et le faire découvrir à travers la vie des musiciens de l’Insula Orchestra dans une BD est une belle réussite. Qui mérite aussi d’être lu par tous ceux pour qui, malheureusement, le classique est un mot barbare sans intérêt raison pour laquelle il faut aussi savoir la démocratiser comme Chloé Wary l’a fait.

Il y a des jours où on a l’idée, la bonne, celle que l’on sait qu’elle va jouer un rôle important dans notre vie, sur notre destin. Un duo Beethoven et Alicia Kays, des notes et une inspiration. Et c’est parti. Il n’a pas l’air très marrant Beethoven. Il va falloir l’apprivoiser surtout quand au départ on ne se connait pas du tout. Une solution aller aux sources, là où sa musique se joue, résonne dans un lieu magique, la Seine Musicale à Boulogne-Billancourt, maison mère d’Insula Orchestra. L’orchestre y est en résidence. Laurence Equilbey c’est la cheffe d’orchestre. Blandine est musicologue et va accueillir Chloé. Elle a un drôle de souvenir du maître qu’elle relie aux Schtroumpfs. Chloé va découvrir toute l’équipe, un gang de cheffes, ça change. Une générale, Alain le régisseur qui explique. Les répétitions, le travail acharné, les instruments, des sol, des ré et des confidences, des témoignages.

Qui dit musique classique dirait écrite pour aristos ? La musique, elle joue avant tout pour le cœur. Et Beethoven ne va pas composer pour une classe. Cette visite guidée est un plaisir sur un trait (un brin années 70 ?) qui sait jouer avec les sentiments justement, les faire apparaître avec l’émotion de la musique. Le découpage des scènes, les incrustations des réactions de Chloé, les portées qui coupent avec intelligence les pages, Beethoven apparaît, se précise, s’exorcise. L’album est une explosion permanente qui amène au meilleur, à l’intime, à l’émerveillement que l’on ne peut que ressentir à la musique même si parfois elle n’est pas facile. On découvre aussi les mille et une facettes de la Seine Musicale. La musique c’est la vie et elle est indispensable. Le message de Chloé Wary est beau, indiscutable, grisant, enlevé et intelligent.

Une année avec l’orchestre, Beethov sur Seine, Steinkis, 18 €

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