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Extremity, mortelle guerre de clans

Des mondes suspendus post-apocalyptiques, des plaines flottantes, une ambiance de chaos où règne la volonté de vengeance, Extremity est en fait une histoire de clans et de familles. On y règle des comptes sanglants sans pitié, on s’y étripe même pas joyeusement. Quels sont ces univers qui semblent avoir connu de meilleurs jours, ces chimères devenues armes de combat, un robot aux pouvoirs immenses ? Daniel Warren Johnson pour le scénario et le dessin, Mike Spicer pour la couleur, ont mis au jour un OVNI impressionnant de force et de qualités créatives.

Les Paznina ont massacré sa mère, sectionné son bras, elle, la dessinatrice la plus douée de son clan. Théa accompagne désormais son père, Abba, fou de colère dans sa soif de vengeance. Ils sont du clan des Roto. Son frère, Rollo, ne peut tuer comme sa soeur. Ils partent à l’attaque d’une garnison ennemie. Abba porte un masque dans lequel il fixe une dent prise sur ses ennemis tués. Objectif, un général Paznina violoniste accompli, Rollo. Théa lui tranche les mains. Mais qui a commencé à commettre des actes terrifiants ? La reine Dim et sa fille auraient été défigurées par le clan des Roto, un accident dans une querelle de frontière. Mais Nim a fait payer le clan d’Abba en tuant sa femme et en coupant le bras de sa fille. Puis en détruisant son château. Rollo trouve un robot en mauvais état, un Shiloh, et réussi à le faire fonctionner; Ce qui va leur permettre d’échapper à un monstrueux léviathan orageux. Les Roto sont les laissés pour compte des Paznina dominateurs. La guerre est ouverte et elle ira jusqu’au bout, un des deux clans doit se soumettre.

Beaucoup plus subtile qu’il n’y parait cette guerre à outrance, cette vengeance qui monte en puissance dans l’horreur et la violence. A quel moment les nouvelles générations vont-elles comprendre que l’union fait la force ? Une vue politique dans le récit, artistique aussi avec les dessin de Théa qui sont autant de témoignages fondateurs. Des vaisseaux mélange de forts du Moyen Age et d’îles perdues, ou de nefs spatiales, des animaux monstrueux sortis de la préhistoire, revus et aggravés, un robot balise pour détruire les mondes, la mort est au rendez-vous en permanence. Jusqu’à la fin. On se laisse embarquer dans cette aventure épique et surprenante dès la première page. A lire absolument.

Extremity, Delcourt, 27,95 €

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