Comme scénariste on connaît Warren Ellis pour ses excellentes collaborations à Marvel Comics ou à DC Comics. Ellis a un ton et une écriture qui détonne dans le monde des comics même si il a écrit du Daredevil ou du Batman. En se mettant au roman, après Artères souterraines (2010) qui est sorti en Poche, Ellis signe Gun Machine aux Éditions du Masque. Attention, Ellis a un talent fou. Son polar est brillant et complètement dans la mouvance actuelle du genre. Avec en prime un soupçon de folie déjantée.
Les flics ça va par deux. John Tallow est un mauvais flic pas aimé. Son équipier, Jim, lui est un gentil flic. Enfin était, car c’est le gentil qui se fait buter par un cinglé à poil dans un immeuble rafistolé de Pearl Street à New York. En flinguant le taré qui vient de tuer son copain, John fait un gros trou dans le mur de l’appartement voisin. Et met à jour un arsenal de pistolets ou revolvers qui, vraisemblablement, ont tous servi pour un meurtre. Il a gagné le gros lot, John Tallow. Son patron, une femme commandant, l’oblige seul à se taper l’enquête. Le méchant flic, que la mort de son équipier hante, va devoir s’associer avec deux caractériels de la police scientifique, Bat et Scarly. Ils vont aller de surprise en découverte pendant que le chasseur, heureux propriétaire des flingues continue à hanter les rues de New York pas content qu’on lui ait piqué ses jouets.
L’écriture est très nerveuse. Cette enquête sur fond de cas non élucidés avec des ramifications en chaîne se déguste page à page. On sent tout le travail et l’expérience du bon scénariste qui passe de l’autre côté du miroir, devient romancier. On voit le film en lisant Warren Ellis, ce qui sera sûrement le destin de Gun Machine. Les trois héros sont eux-aussi dignes d’intérêts et pourraient, dans l’autre sens, très bien vivre dans les pages d’un comics. Ellis viendra bientôt en France.
Gun Machine, 304 pages, Éditions du Masque, 20,90 €
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