Et si Mathieu Bonhomme devenait le dessinateur d’un Lucky Luke à part entière, une série au long cours en parallèle de l’officielle et des clones divers, à la Spirou ? Après le succès de son premier album des aventures du cow-boy solitaire, L’Homme qui tua Lucky Luke, il récidive et joliment. Wanted Lucky Luke offre de nouvelles perspectives au beau brun qui tire plus vite que son ombre, embarqué dans un épisode où il va retrouver de vieilles connaissances qu’apprécieront les puristes tout en devenant, lui le héros au cœur pur la cible d’une redoutable machination criminelle et d’une pression sentimentale diabolique. Mathieu Bonhomme a fait fort, avec talent, générosité et ingéniosité. On n’en dira pas trop sans oublier de préciser, par contre, que son dessin s’impose magistralement une fois de plus.
Tranquille Luke dans le désert, chantonnant gaiment quand il est pris pour cible par un tireur qu’il blesse mais abandonne une affiche où sa tête est mise à prix. Wanted Lucky Luke avec 50 000 dollars de prime. Dans la foulée bien que perplexe, il sauve des Indiens un trio de charmantes jeunes filles, deux blondes pour une brune qui elles aussi ont l’affiche fatale mais dans le doute elles acceptent son aide pour rassembler leur troupeau. Restent les Indiens de Patronimo tout autant désireux de capturer Luke pour la prime. Mais comment Luke peut-il être recherché, lui l’honnête et brave garçon à la paille à jamais vissée entre les lèvres ? Les trois jeunes femmes savent manier le Colt, traversent avec Luke le désert de la soif sous l’œil du tireur que Luke a blessé et sous ceux amoureux de Cherry et Bonnie sans oublier Ange, qui ne comprennent pas comment Luke peut résister à leurs charmes.
Alors donc Luke serait-il pris au piège de l’amour ? Est-il un nouveau Johnny Guitare ? Son cœur va-t-il enfin vibrer pour une belle ? Va t-il faire des bébés Luke ? Et qui sont ces vieux ennemis qui le traquent et qui ont pris des rides avant de reprendre des coups ? Matthieu Bonhomme a osé et tant mieux. Son second Lucky Luke a une saveur novatrice, musclée, pleine d’humour et d’action que n’aurait pas reniée, et pour cause, un certain René Goscinny. Sans oublier des références western cinématographiques des meilleurs classiques. Droit dans ses bottes le Luke, enfin, bon, allez savoir mais pour cela il faudra lire cet album bonheur. Lucky Luke serait-il un sentimental qui s’ignore ? On avait eu un doute avec Calamity Jane et Sarah Bernhardt.
Wanted Lucky Luke, Dargaud, 15 €
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