Avec les éditions Delirium on doit s’attendre à tout. Jamais au pire, bien au contraire. Après les dix tomes de La Guerre de Charlie ou les Corben, voici venu le temps de L’Exécuteur par John Wagner et Arthur Ranson. Autant dire qu’une fois de plus on est dans de l’incontournable, un retour à une BD typiquement british dans le récit, le cadrage et les personnages. Un coup de cœur pour ce premier album de la classique trilogie.
Harry Exton est devenu tueur à gages. Ancien mercenaire, un de ses copains Carl l’a enrôlé dans le Jeu, des tournois entre tueurs organisés par des anonymes. A la clé des sommes folles à condition de gagner la manche. Mais Harry a des problèmes. Blessé il se réfugie chez un médecin, un psychiatre, à qui il va raconter sa vie, c’est logique. Défile alors la chronique des ces gladiateurs modernes avec son lot de morts très violentes.
Harry a un petit look de Robert Redford en plus sauvage. On est en Angleterre ce qui explique le côté très particulier de cette aventure qu’avait publiée le magazine 2000 AD. On pense par moment au Prisonnier, série TV mythique certes moins violente en apparence mais qui était aussi un jeu subtil entre le héros et ceux qui le détenaient. Arthur Ranson a, au crayon, tourné un film audacieux graphiquement, dans les plans fixes et le plan des pages. Et puis il y a l’intrigue de ce polar qui est bâtie sur un suspense subtil même si on a une petite idée quand même de ce qui va finir par arriver. John Wagner a une écriture enviable et avait depuis longtemps en tête l’idée de L’Exécuteur comme le dit Ranson dans la préface. Dès la première planche on sait qu’on est parti pour un voyage sans escale. Du grand art qui n’a pas pris une ride.
L’Exécuteur, Tome 1, Le jeu mortel, Label Delirium, 20 €
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