Il a repris le chemin de la chronique non pas politique mais du monde de la politique. A croire que Mathieu Sapin en fait une spécialité. Ce dont il se défend. Avec Comédie Française, après la campagne de 2012, Hollande, l’Élysée vu des coulisses dans Le Château, un petit tour toutefois hors sujet avec Depardieu histoire de rigoler un brin, il raconte Racine et se joint à lui pour un ouvrage sur les curieux qui avouent un attrait presque addictif pour la République et ceux qui la font. Dans le cas de Racine, on serait plutôt royal. Contact avec Emmanuel avant qu’il ne soit élu, sa garde rapprochée qui deux après est décrochée, on se laisse prendre par ce conteur du réel qu’est Mathieu Sapin capable de se faufiler là où on ne l’attend pas avec un humour décalé et incisif.
Une galerie de personnages en ouverture d’album qui fait presque frissonner. Un clin d’œil macronien, Sapin s’interroge. Quel avenir lui réserve peut-être la candidat ? Et puis il y a la fin de règne, celui de François Hollande avec voyage top classe, sympathie partagée alors que Marine et Emmanuel font un pas de deux face à face. Révélation, Racine, le Racine celui de Phèdre ou de Britannicus, a été historiographe de Louis XIV. Après avoir été un roi de la fiction, c’est le roi qu’il raconte. Chemin presque similaire de Mathieu qui en prime a presque la même âge qu’Emmanuel à un an près. Comme Racine et Louis. On va assister à une sorte de partie de tennis de table, un coup le Jean, un coup le François ou le Manu. En prime Mathieu a un film au chaud tout en essayent de convaincre pour des scènes de tournage à l’Élysée la toute puissante directrice de la com macronienne, elle aussi, pour cause d’états d’âme de nos jours à la retraite. Retour à Racine découvre Uzès.
Et ainsi de suite, Racine, N.K.M., Macron, la séduction, Benalla, on en passe et évidemment des meilleures pour cette balade dans l’antichambre du pouvoir. Écolo un jour, ministre pas longtemps, Racine conseiller du roi, Mathieu Sapin est comme il dit redescendu dans l’arène. Reste à savoir si, bien que son bouquin soit passionnant en particulier pour Racine qui est touché par l’affaire des poisons, ce n’est pas vraiment le moment de revenir à des amours plus romanesques que la BD dite de reportage.
Comédie française, Voyages dans l’antichambre du pouvoir, Dargaud, 22,50 €
Articles similaires