Basé sur une histoire vraie, La petite fille et le Postman défie les lois de la logique face à celles implacables des règlements de fonctionnaires obtus. Oui une fillette aux États-Unis à condition qu’elle ne pèse pas plus de 50 pounds (grosso modo 25 kgs) peut être envoyée par la poste au moins au début du XXe siècle. Et c’est à ce voyage pour le moins étonnant les USA que raconte avec brio, émotion, Bertrand Galic au scénario et Roger Vidal pour couleurs et dessins. Il avait signé Fukushima. Jenny va faire une sacrée route avec son postier Enyeto.
En 1906, San Francisco est détruite par un tremblement de terre. Jenny a perdu sa maman et son beau-père veut l’envoyer dans sa famille. Quand Enyeto Johnson sur son cheval vient chercher le paquet pour le service postal dont il fait partie, c’est Jenny qu’on lui tend. Pas plus de 50 pounds, le postier ne peut refuser car on n’a jamais précisé qu’elle pouvait être la nature du colis. Mais à travers les ruines de la ville, sur le cheval Jenny ne se laisse pas faire. Pour Enyeto c’est la dernière course avant la retraite vers ses prairies car il est amérindien. Sur le ferry un incident et à la gare le poids de Jenny dépasse les 50 pounds. Le postier trouve la solution et coupe ses nattes épaisses. Mais par manque de personnels Enyeto va devoir l’accompagner et le voyage ne va pas être de tout repos.
Finalement on s’en doute la petite fille et le postier vont se rapprocher, s’apprécier. Il y a une vraie tendresse émouvante, subtile et pudique dans ce très bon récit. Enyeto a lui aussi été une victime des rapts d’enfants amérindiens qu’on plaçait de force chez les Blancs. Jenny de petite peste devient une gamine attendrissante. Une aventure équestre, ferroviaire avec des hauts et des bas, des difficultés, qui traverse le pays sur un dessin de Vidal réaliste mais délicat qui se bonifie au fil des albums. Une histoire tout public qui dénote.
La petite fille et le Postman, Vents d’Ouest, 19,50 €
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